Les méduses, des animaux communs sur nos côtes
Très communes sur l'ensemble des côtes françaises, et même parfois franchement encombrantes, les méduses se rencontrent le plus souvent sous la forme de petites coupes translucides d'une quinzaine de centimètres. Même si leur rencontre n'est pas agréable, elle ne présente pas, sauf en cas d'allergie, un danger réel.
Cependant, le groupe des méduses (les Cnidaires) ne se limite pas à ces animaux presque inoffensifs, à la taille peu impressionnante. Il est même fortement conseillé d'éviter toute rencontre avec certaines d'entre elles.
Les cnidaires
Il existe 9 000 espèces de cnidaires qui sont essentiellement des espèces marines mais il existe par exemple craspedacusta-sowerbi qui est une méduse d'eau douce.
Les cnidaires ne regroupent pas que les méduses, ce sont aussi les anémones, les coraux, les hydres et quelques autres formes apparentées.
Bien que différents d'allure, tous ces animaux présentent de nombreux points communs, en premier lieu le cnidocyte. Il s'agit d'une cellule urticante particulière, caractérisé par un long filament qui se dévagine au moindre contact pour libérer le venin de la cellule. Présentes en très grand nombre sur les tentacules, ces cellules sont les responsables des rencontres douloureuses entre homme et méduses.
Le Cnidocyte
Cette cellule extrêmement élaborée est une véritable petite machine de guerre. Le cnidocyte perçoit le contact avec un organisme extérieur et provoque la dévagination du filament et des épines urticantes contenues dans une vésicule, le nématocyte. Le venin paralysant, également contenu dans le nématocyte, est alors libéré. Les petites proies sont immobilisées et consommées, alors que les plus grosses, comme l'homme, en gardent le plus souvent juste un cuisant souvenir. Les tentacules sont parfois couverts de centaines de milliers de cnidocytes.
Les cnidaires présentent une symétrie radiaire ou biradiaire, une forme de symétrie possiblement primitive pour le grand groupe des Eumétazoaires. Les Cnidaires sont diploblastiques, c'est à dire qu'ils ne présentent que deux feuillets embryonnaires, l'ectoderme et l'endoderme, alors que la plupart des autres animaux sont triploblastiques, un troisième feuillet, le mésoderme, venant s'intercaler entre les deux autres. Ces trois feuillets vont donner toutes les parties du corps chez la plupart des animaux durant le développement embryonnaire. Mais les méduses présentent une anatomie beaucoup plus simple.
Les méduses, un estomac ambulant
Chez les méduses, c'est une masse gélatineuse qui vient se placer entre les deux feuillets : la mésoglée. L'endoderme des méduses forme la cavité gastrique dont l'ouverture - la bouche - est bordée de tentacules. En somme, les méduses sont une sorte de cavité gastrique ambulante, leur système nerveux étant très rudimentaire et ne servant qu'à produire des mouvements réflexes.
La simplicité de l'anatomie ne présume pas de leur biologie, beaucoup plus complexe. En général, les méduses présentent deux phases : une phase libre (la méduse) et une phase fixée (le polype).
Reproduction
Le cycle est le suivant : la méduse assure la reproduction et libère ovules et spermatozoïdes. Après un court développement, la larve issue de la fécondation, dénommée planula, se fixe et forme le polype, ce dernier bourgeonnera pour donner de nombreuses méduses. Certains Cnidaires n'ont pas de phase méduse (les anémones et les coraux) alors que d'autres n'ont pas de phase polype (certaines méduses). De plus, les Cnidaires peuvent former des colonies, c'est notamment le cas des coraux. Un corail est en fait une association d'un très grand nombre de polypes, secrétant un exosquelette calcaire qui abrite toute la colonie. C'est cet exosquelette que l'on retrouve sur le fond lorsque la colonie meurt et qui décore les meubles de nombreux foyers, arborant souvent des couleurs somptueuses.
Alimentation
Les méduses sont des prédateurs, elles consomment des petites proies planctoniques, y compris les larves de poissons et parfois même d'autres méduses.
Prédateurs
Les méduses sont principalement les proies des tortues.
Celles-ci paient un lourd tribut à cette prédilection. En ingérant par erreur les nombreux déchets de plastique qu'elles confondent avec leur nourriture naturelle, les tortues finissent par mourir d'étouffement ou d'occlusion.
Les méduses sont également les proies des hommes. En Asie, elles sont séchées puis cuites en brochette.
Article réalisé par Arnaud Filleul et Jean-Pierre Fleury.