La pêche du brochet au vif : la technique
La principale difficulté est de trouver le bon poste. Il faut ensuite estimer la meilleure profondeur pour présenter le vif au plus près des obstacles. Pour le reste, il n'y a guère de difficultés d'ordre technique. C'est une pêche d'attente, il faut surveiller son flotteur en permanence. On pensera simplement à ouvrir l'anse du moulinet lors de l'attente, pour que le fil se dévide facilement en cas de touche rapide.
Pour choisir le poste, on privilégiera les zones encombrées, les cassures dans le relief du fond, ou la combinaison des deux. Sur la photo ci-contre, vous pouvez voir un excellent poste à brochet : une cassure de bordure, où l'on trouve en plus des arbres immergés. Un excellent poste, mais attention ! Il faudra brider le poisson d'entrée pour l'empêcher de rejoindre les obstacles.
Le montage du vif
On utilise un flotteur résistant à 15 grammes pour un vif de taille moyenne. Pour un gros vif (20-25 centimètres), un modèle supportant 30 grammes fera l'affaire. Le flotteur ne doit pas couler par la simple traction du vif. Une olive viendra équilibrer le flotteur. Un solide émerillon à agrafe relie le nylon au bas de ligne d'acier. Ce dernier mesurera au moins 60 centimètres et sera armé d'un hameçon simple 1/0. La longueur du bas de ligne d'acier est importante, car un gros brochet peut engamer très vite le vif. Si les dents du brochet atteignaient le nylon, la ligne serait coupée. L'hameçon simple est meilleur que l'hameçon triple, contrairement aux idées reçues. Il ferre très bien et risque moins d'abîmer le poisson.
Il est conseillé d'utiliser des gros vifs, car vous risquez de tuer des malheureux brochetons dans le cas contraire. Mieux vaut se focaliser sur les brochets de bonne taille. Le vif sera le plus souvent un gros gardon, une espèce bien visible, frétillante, et relativement résistante. On peut accrocher le vif par les mâchoires ou juste en arrière de la nageoire dorsale. On doit lancer tout en souplesse pour ne pas abîmer le vif.
Quel matériel choisir pour la pêche au vif ?
Pêcher le brochet au vif impose d'utiliser un matériel qui permet à la fois de lancer un vif de bonne taille et de combattre un beau brochet. Du coup, on utilise un matériel un peu plus robuste que pour la recherche du brochet au lancer. Mais ce n'est pas gênant, car la canne est presque toujours posée. La légèreté du matériel est secondaire pour cette technique.
Pour le bord, une canne de taille moyenne est conseillée, mais on passera à une canne courte lorsqu'on pratique depuis une embarcation (de 2 mètres à 2,50 mètres). Les longues cannes sont trop encombrantes en bateau.
Le moulinet devra avoir un bon frein et une contenance décente, mais le moyen de gamme suffit pour cette pêche d'attente. Il est préférable de placer du nylon sur le moulinet. Le nylon s'emmêle moins facilement que la tresse et ne coule pas aussi rapidement. On peut d'ailleurs augmenter la flottabilité du nylon en le graissant au-dessus du flotteur. Cela permet d'éviter tout contact avec le montage terminal. Avec la qualité des nylons modernes, un diamètre de 30 centièmes est amplement suffisant et permet de lancer avec aisance.
La touche du brochet
La touche, que l'on appelle « départ », est souvent brusque et nette. Elle peut être précédée par des mouvements d'agitation du vif qui a vu le prédateur. Il est déconseillé d'attendre trop longtemps, du moins si l'on veut avoir une chance de relâcher le poisson. Le plus souvent, le vif est bien logé dans la gueule du poisson dès l'attaque. On peut attendre une dizaine de secondes avant de ferrer. Cela permet d'éviter qu'un brocheton se retrouve avec un hameçon planté dans la gorge, avec une mort presque certaine à la clé. En ferrant rapidement, l'hameçon est proprement planté en bordure de la gueule.
Le combat avec le brochet
Il faut brider le poisson d'entrée, mais on gardera une certaine souplesse lors des départs. Si le frein est serré trop dur, le brochet peut se décrocher. Pensez à régler votre frein de façon ferme, mais il ne doit pas être totalement bloqué. En fin de combat, la main doit être souple. Un brochet qui secoue la gueule en fin de combat peut se décrocher si l'on tire trop fortement à ce moment là. Il faut donc garder une tension constante mais ne pas tirer en force lors des mouvements de la gueule.
Finaliser la prise du brochet
Ce n'est pas toujours évident de finaliser un gros brochet. On peut le saisir derrière les ouïes, le gaffer par la mâchoire inférieure, ou le mettre à l'épuisette. On peut aussi glisser les doigts entre l'opercule et le premier rayon des branchies. Mais attention, ne manquez pas votre coup, car les rayons des branchies les plus postérieurs font de méchantes coupures sur les doigts.
Si un ami vous accompagne, le partage des taches rend la capture plus aisée.