Les cousins disparus récemment : les diomis
Les diornis
Également appelés moas en maori, ils ont disparus de Nouvelle-Zélande il y a 3 siècles. Il en existait onze espèces. La plus petite avait la taille d'une dinde, la plus grande mesurait 3 m de hauteur et pesait 300 kg soit 4 fois le poids d'une autruche mâle. Ces oiseaux se nourrissaient de feuilles, de graines et d'herbe. Ils aidaient leur digestion en ingérant des cailloux (gastrolithes) qui avaient pour rôle de broyer les aliments.
Parmi les ossements des diornis il n'est pas rare de retrouver des gastrolithes mesurant 5 cm de diamètre.
Il semblerait que la chasse et les chiens importés par les maoris aient rapidement amené la disparition de ces espèces.
Les cousins disparus récemment : l'aepyornis
L'aepyornis ou oiseau-éléphant
Il vivait à Madagascar il y a 1 000 ans. Les causes de sa disparition ne sont pas le fait de l'homme mais plutôt du climat et particulièrement de la sécheresse.
C'était un géant qui pesait 500 kg et mesurait 5 m de haut.
Il confiait ses oeufs à un incubateur naturel dans la chaleur du sable d'une dune. Cela expliquerait le nombre relativement important d'oeufs d'aepyornis retrouvés intacts et qui font l'objet d'un trafic international (les douaniers du Havre en ont saisi 300 en une seule fois).
Ces oeufs sont énormes. Ils sont six fois plus gros qu'un oeuf d'autruche et cent fois plus que celui d'une poule.
Les cousins disparus récemment : le dronte
Le dronte
Plus lointain dans la parenté, le fameux dronte ou dodo de l'Ile Maurice est le dernier à avoir disparu devant la meute des prédateurs modernes venus d'ailleurs.
Vrai ou faux ?
Xénophon rapporte que les autruches de l'Euphrate prennent des pierres entre leurs ongles fendus et qu'elles les jettent avec violence sur leurs poursuivants.
Les autruches, avec leurs grandes pattes et leur aptitude à la course, seraient à l'origine du mythe de Pégase, le cheval ailé.
Les femelles oublieraient l'endroit où elles ont pondu et abandonneraient ainsi leur progéniture. Cette croyance a fait de l'autruche le symbole de la cruauté et de l'oubli.
En Ethiopie, où, il y a des troupeaux énormes, la population a fait des oeufs la base de sa nourriture. Des voyageurs ont vu des indigènes coiffés d'une demi-coquille en guise de bonnet.
Les autruches finissent toujours par réussir à digérer le fer. Cette croyance, en partie fondée, en a fait le symbole de la patience devant les injures.
Toutes les plumes des autruches sont de tailles égales. Ce fut suffisant pour que les égyptiens en fassent le symbole de la justice.
De nos jours encore, il est courant d'entendre parler de la politique de l'autruche qui consisterait à ne pas vouloir faire face aux problèmes en mettant la tête dans le sable. Les hommes politiques n'ont pas eu besoin de l'exemple des autruches pour prendre habitude à la chose... Les autruches, elles sont de courageux adversaires qui savent faire face pour protéger famille et territoire. Lorsqu'une autruche a la tête dans le sable c'est peut-être pour ne pas entendre les inepties que l'on raconte à son égard... mais plus sûrement pour y trouver quelque nourriture.
Les autruches et leurs cousins ont été et sont toujours une aubaine pour les humains
Comme la manne de la Bible, c'est une nourriture qui est offerte dans le désert. La viande fraîche ou séchée est facilement disponible. En Afrique du Sud, elle est commune (comme celle d'antilope ou de buffle) sous forme de biltong, une viande séchée, l'équivalant du pemmican des indiens d'Amérique du Nord. Elle est très appréciée des populations zoulous comme de celles d'origines européennes.
Les oeufs sont également appréciés. Un oeuf qui est 18 fois plus volumineux qu'un oeuf de poule suffit à nourrir une famille entière. Les bushmen du Kalahari le cuisent en le cassant directement à même les braises. Il est étonnant de constater que, comme la tagéla, ce pain que les touaregs cuisent eux aussi dans le sable, rien pas le moindre grain de sable ou de cendre ne vient souiller la nourriture.
Le cuir est épais et résistant. Les santiags faites en cuir d'autruche sont parmi les plus appréciées.
Les plumes ont toujours été largement utilisées par l'industrie plumassière. Elles ont souvent ornées les chapeaux des élégantes et ceux des militaires. C'est encore elles qui deviennent ces "trucs en plumes" qui habillent la nudité des danseuses de revues.
De nos jours, l'exploitation des autruches sauvages est largement réglementée, sinon interdite. Des fermes spécialisées ont pris le relais un peu partout dans le monde et fournissent une viande très appréciée pour ses vertus basse-calorie. En élevage, une autruche peut atteindre 160 kg. Depuis 1993, date de l'autorisation de la mise en vente de la viande sur le marché français, l'"austriculture" se développe avec plus ou moins de bonheur un peu partout sur le territoire français.
Article réalisé par Jean-Pierre Fleury.