Bénitier, le plus gros des coquillages

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Le bénitier : le plus gros des coquillages
Le bénitier : le plus gros des coquillages
Ce gigantesque bivalve ne passe pas inaperçu, auprès de lui presque tous les autres coquillages bivalves paraissent être des nains.

Comment reconnaître le bénitier ?

Description
Il est difficile à manquer lorsqu'il montre sa taille maximale, mais il est cependant nécessaire de le décrire. A l'âge adulte, c'est le plus gigantesque des bivalves, mais les jeunes spécimens peuvent se confondre avec d'autres membres de leur famille. Car lorsqu'on parle du bénitier, on désigne le plus souvent une seule espèce de la sous-famille des tridacninés, le bénitier géant (Tridacna gigas). Il existe donc plusieurs espèces de bénitier, assez ressemblantes, et notamment caractérisées par une coquille massive, épaisse, avec des ondulations du plus bel effet. On notera qu'à l'âge adulte, le bénitier géant est le seul bénitier à pouvoir fermer totalement ses deux valves.
On ne connaît en général que la coquille fréquente comme objet décoratif, mais le corps mou de l'animal est spectaculaire lui-aussi. Les rebords colorés, en général bleutés, du manteau dépassent largement des deux valves (c'est ces deux lèvres que le plongeur peut voir), la coquille est, elle, presque toujours invisible car recouverte de végétation. Deux énormes siphons sont visibles dans l'entrebâillement.

Taille maximale
333 kilos pour le plus gros spécimen pesé.
La plus longue coquille mesurait presque 1,40 mètre.

Le bénitier et ses cousins

Palourdes
Palourdes
Le bénitier est un mollusque bivalve.
L'embranchement des mollusques regroupe de nombreux invertébrés à corps mous mais le plus souvent pourvus d'une coquille.
Ils s'agit d'un groupe monophylétique (tous ces animaux descendent d'un ancêtre commun). Les mollusques comptent notamment dans leurs rangs les classes des gastéropodes (escargots, bigorneaux, lièvre de mer, etc.), des céphalopodes (nautiles, seiches, pieuvres, etc.), et des bivalves, cette dernière classe étant celle du bénitier.

Les bivalves tiennent leur nom de leur caractéristique la plus évidente, une coquille formée de deux valves articulées par un ligament élastique. La plupart des coquillages que les enfants ramassent à marée basse sont des bivalves, les coquilles vives se trouvant en masse sur certaines plages. La coquille des bivalves est secrétée par le manteau, des tissus formant deux lobes qui entourent le reste des parties molles.
En France, ce sont des animaux à la forme variable, depuis l'élégante coquille Saint-Jacques jusqu'au couteau en passant par des espèces garnie d'épines. Ils vivent la plus souvent enfouis dans le substrat ou accrochés à des supports divers, comme les rochers
Les bivalves n'ont pas de tête différenciée mais ils présentent, en revanche, un long pied qu'ils peuvent sortir par l'entrebâillement de la coquille et utiliser pour se mouvoir. Ce sont des animaux filtreurs qui se nourrissent d'organismes microscopiques en suspension dans l'eau, essentiellement du phytoplancton.
L'eau entre par un orifice inhalant et sort par un orifice exhalant, ces orifices pouvant être prolongés par de longs siphons chez les bivalves fouisseurs. C'est d'ailleurs grâce à ces siphons que l'on peut facilement repérer une coque, un couteau ou une palourde. Lorsque l'animal est enfoui, les siphons montent jusqu'à la surface du substrat, créant ainsi deux orifices bien visibles dans le sol. Il suffit de plonger le doigt dans le sable ou la vase pour déterrer le coquillage ainsi repéré. Une fois inhalée, l'eau est filtrée par les branchies qui assument deux rôles : la respiration et la rétention des particules alimentaires. Ces dernières sont amenées à la bouche, ornée de quatre lobes ciliés qui assurent le tri final. Enfin, il faut préciser que les deux valves peuvent se fermer fortement grâce à 1 ou 2 muscles adducteurs.

Sous les tropiques, on trouve une gigantesque variété de bivalves, et des formes beaucoup plus grandes que dans les eaux tempérées. La sous-famille des tridacninés regroupe ainsi tous les bénitiers, y compris le bénitier géant. On connaît 9 espèces de bénitiers, toutes tropicales. La sous-famille a été incluse au sein de la famille des cardiidés. Autrement dit, le bénitier géant est un cousin de notre petite coque, ce qui n'était pas évident au premier regard !

Prédateurs
De la même façon que les bivalves de nos côtes sont attaqués par des bigorneaux perceurs, les gigantesques bénitiers sont également la proie de certains gastéropodes tropicaux. Ces escargots de mer sont capables d'entrer dans la coquille pour manger les chairs. Des poissons tropicaux aux dents solides, par exemple les balistes, mais aussi les pieuvres, peuvent mordre dans l'animal.

Ethologie du bénitier

Bénitier recouvert de zooxanthelles
Bénitier recouvert de zooxanthelles
Activité
Ces animaux qui n'effectuent aucun déplacement, sont communs dans les eaux chaudes de la région Indopacifique. Leur activité consiste essentiellement à filtrer l'eau, comme tous les bivalves. Ils vivent essentiellement dans les milieux coralliens.

Reproduction
Les bénitiers sont hermaphrodites protandres, les individus étant d'abord mâles et ensuite femelles. Les ovules et les spermatozoïdes sont rejetés dans le milieu externe par des mouvements de contractions qui durent deux à trois minutes. La reproduction est fixée sur le cycle lunaire, et se déroule durant la pleine lune, la nouvelle lune et le dernier quartier. Une substance émise par les bénitiers et perçue par l'ensemble des individus aux alentours sert également à synchroniser le rejet des gamètes, pour une efficacité optimale.
Le développement larvaire est classique pour les bivalves. L'oeuf donnera naissance à une larve trochophore, qui se transformera en larve véligère, toutes deux capables de se déplacer en pleine eau. Puis la larve va tomber sur le fond et se fixer, pour donner un juvénile qui restera pour toujours au même endroit sur le fond.

Carte d’identité des bénitiers

Embranchement : Mollusques
Classe : bivalves
Sous-famille : tridacninés
Nom : Tridacna gigas


Article réalisé par Arnaud Filleul et Jean-Pierre Fleury.

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Mots clés :bénitier