Les coins de paradis
Les rues étroites de Venise n’auraient pas le même charme si la circulation routière y était autorisée. Dans la ville des amoureux striée de canaux, seuls les Vaporetto, les bus de transports collectifs, ou les gondoles peuvent transporter les touristes fatigués d’un point à un autre. Nichée au creux du lac Huron dans le Michigan (États-Unis), l’île Mackinac a banni la circulation des véhicules motorisés en 1898. Aujourd’hui, l’île est un complexe touristique prisé par les familles et sur laquelle on ne peut circuler qu’en carriole, vélo ou à pied. Chère au poète et compositeur Leonard Cohen, l’île d’Hydra, en Grèce, est un paradis sur terre. Aucun véhicule motorisé ne circule dans les rues pavées, réservées aux piétons et aux animaux à quatre pattes.
Les villes qui ont sauté le pas
Championne à l’échelle européenne, la ville de Bruxelles pourrait détenir le titre de plus grande zone piétonne d’Europe. Possédant déjà 28 hectares de zone piétonne, Bruxelles a débarrassé des voitures en juin dernier 22 hectares supplémentaires, définitivement fermés à la circulation routière. La ville de Mulhouse en Alsace est quant à elle devenue piétonne en son centre en 2015. A Montréal, la plus longue rue commerçante de la ville fête sa première décennie de piétonisation. Dans le centre-ville, une partie du tronçon est de la rue Sainte-Catherine se transforme en lieu festif durant les manifestations estivales. Londres a été la première métropole à mettre en place un péage urbain dans son centre-ville en 2003. Depuis, la capitale britannique déjà dotée d’un solide réseau de transports en commun, a fortement développé son réseau de pistes cyclables. Plus timide, mais tout aussi résolue à limiter le nombre de voitures dans son centre-ville, Madrid pénalise depuis janvier 2015 d’une amende de 90 € les automobilistes qui ne vivent pas dans le centre-ville ou qui n’ont pas de place de parking libre dans l’un des 13 parkings officiels.
Les projets prometteurs
La capitale norvégienne s’est illustrée l’année dernière en communiquant ses ambitions de piétonisation de grande envergure. Le projet de la municipalité d'Oslo ? Éradiquer la circulation des voitures particulières dans le centre-ville dès 2019. Présenté en janvier 2016, à l’occasion de la conférence « Oslo sans voitures, utopie ou réalité ? », le projet prévoit la restructuration de 730 000 m2 d’espace urbain, comprenant des bureaux, des commerces, des monuments historiques, des habitations, mais également des stations de transports en commun. Pour la municipalité et ROM, le groupe immobilier en charge du projet, la proximité des transports en commun, les réseaux de pistes cyclables et les artères piétonnes sont des points essentiels pour rendre l’utilisation de la voiture superflue. La ville a décidé d’axer le projet sur un travail collaboratif entre des constructeurs immobiliers et des créateurs d’infrastructures de transport pour développer un projet harmonieux et durable.