Comment repérer le deuil pathologique ?

Publié le  - Mis à jour le 
Quelles sont les manifestations du deuil pathologique ?
Quelles sont les manifestations du deuil pathologique ?
Lors de la perte d’un être cher, une personne est soumise à différentes phases regroupées sous le terme de deuil. À quoi sert un deuil "normal" ? Qu'est-ce qu’un deuil compliqué ? Un deuil pathologique ? Comment repérer ce dernier ?

Fonction du deuil "normal"

Le deuil, perte par décès d’une personne proche de nous, est une expérience universelle. Il met à mal nos défenses psychologiques, qui nous servent, d’habitude, à nous protéger des agressions extérieures. Le manque causé par la disparition représente une grande souffrance. Le "travail de deuil", mécanisme psychologique cher aux psychanalystes, intervient alors. Ce travail permet à son issu, d’accepter la disparition d’un être cher et de se reconstruire par l’investissement progressif d’autre sphère sociale ou centres d’intérêt.
Pour d’autres théoriciens, le deuil est le résultat de la perte réelle de l’attachement, c'est-à-dire du lien mental qui unit deux personnes dans une relation. L’anxiété que cela génère conduit à faire un travail de modification de ce lien et à accepter la mort de l’autre.

De façon générale, la personne endeuillée cherche avant tout à donner un sens à la perte qu’elle a subie. Cela passe par le langage, les pratiques culturelles ou religieuses et les interactions sociales qui aident à sortir de la phase de tristesse.

Deuil compliqué

Le deuil normal se compose de plusieurs phases qui durent environ un an. Le deuil compliqué est un deuil composé des mêmes phases, mais qui dure beaucoup plus longtemps. Ce n’est pas un deuil pathologique, mais il témoigne de difficultés psychologiques et affectives. En général, il se caractérise par une forte culpabilité chez la personne endeuillée, mais il peut aussi présenter d’autres signes.

Deuil pathologique

Un deuil est pathologique si, et seulement si, après la perte de la personne qui nous été signifiante, il y a apparition de trouble ou de symptôme psychopathologiques là où avant, il n’y en avait pas.

Les symptômes ou troubles présents dans les deuils pathologiques sont multiples et ne sont pas toujours tous présents. Ils peuvent aussi varier en fréquence et/ou en intensité. Nous distinguons particulièrement :

  • épisode dépressif majeur : caractérisé par une grande tristesse, des pleurs fréquents et incontrôlables et un sentiment de désespoir ;
  • délire : notamment autour de la construction d’un sens erroné, illogique ou incompréhensible pour justifier la perte de l’être cher ;
  • alternances d’états d’excitation et de phase de tristesse ;
  • développement des mêmes symptômes que le mort si ce dernier était malade ou l’apparition de pathologie fortement liée au stress (ulcère chronique, cancer… ) ;
  • survenue de conduite addictive comme la toxicomanie, l’alcoolisme, la prise de certains médicaments... ;
  • culpabilité généralisée, c’est à dire dépassant de loin les actes commis ou non par la personne endeuillée à l’encontre de la personne décédée ;
  • hallucinations de la voix du défunt ou de son image avec la conviction que la personne est toujours présente.


Il existe de nombreux autres symptômes dans les deuils pathologiques. Ces derniers dépendent de la personnalité du sujet endeuillé et de ses capacités d’adaptation. Toutefois, si jamais vous repérez ces signes chez quelqu’un de votre entourage, n’hésitez pas à lui conseiller de voir un psychologue qui pourra l’aider à traverser cette période difficile. En effet, ne pas prendre en charge un deuil pathologique risque de rendre chronique le mal-être de la personne.