Le coyote dans notre histoire et notre culture
Histoire du coyote
L'origine des mythes associés au coyote n'est pas européenne, puisque l'animal n'existe qu'en Amérique du Nord et Amérique Centrale.
Il n'en reste pas moins que le terme est arrivé jusqu'à nous avec des nuances péjoratives. Cela peut même être une insulte désignant un fourbe, prêt à vous planter un couteau dans le dos. De fait, dans son pays d'origine, certaines légendes indiennes comme l'image populaire en font un personnage au minimum farceur et au pire dangereux. Cela peut même être l'incarnation du mal chez certaines tribus indiennes.
Vil coyote
Le coyote est considéré comme peureux, et dangereux par sa lâcheté, alors que le loup représente une sorte de force calme et maîtrisée. C'est probablement la conséquence de l'observation directe de l'animal qui, plus petit que le loup, a tendance à fuir la queue entre les jambes tout en demeurant insistant.
Chez les indiens, le personnage du coyote peut cependant être beaucoup plus coloré. Dans un des mythes, c'est lui qui s'accouple à cette femme terrible qui a tué tous les hommes du monde lors de l'acte sexuel.
Quant à des exemples plus récents de la culture occidentale, tout le monde connaît le personnage de vil coyote dans le célèbre cartoon « road runner ». C'est sans doute la représentation la plus célèbre de l'animal, qui bien que vraiment amusante, reste une caricature peu glorieuse pour la pauvre bestiole.
Il n'est pas un western qui se respecte qui ne se serve des glapissements des coyotes pour dramatiser une scène nocturne où les gentils héros sont réfugiés autour d'un maigre feu dans l'attente improbable de l'assaut des indiens qui pourtant, c'est bien connu, n'attaquent jamais la nuit.
Globalement, le coyote est un mal-aimé, et c'est sans-doute pour cela qu'il a été tué sans retenue, qu'il est toujours chassé, et qu'il est si peu considéré par rapport au loup.
Le coyote est un proche parent du loup
Bien qu'elles soient rares, le nombre de ces attaques a légèrement augmenté ces dernières années. Le fait que des attaques sur l'homme existent bel et bien n'aide pas le coyote. Le coyote se reprochant des villes perd peu à peu sa peur de l'homme. On a ainsi vu ces animaux s'attaquer à des joggers, à des enfants et des adultes à vélo, voire à de simples promeneurs.
Une jeune chanteuse canadienne, Taylor Mittchell, a ainsi été tuée par deux coyotes en 2009, alors qu'elle se promenait dans un parc naturel de la Nouvelle Ecosse. Cette attaque mortelle fut particulièrement suivie par les médias, bien qu'il s'agisse d'un cas excessivement rare.
Un fait intéressant est cependant à noter : les attaques seraient parfois l'oeuvre de l'hybride loup-coyote, que les américains appellent « coywolf ». Plus gros que le coyote, cet hybride serait moins enclin à craindre l'homme. Il n'en reste pas moins qu'attaquer l'homme n'est pas un comportement habituel pour cet animal discret, et ces attaques peu fréquentes sont très rarement fatales.
Tentative de réhabilitation
Il serait grand temps de réaliser que le coyote entrant de plus en plus dans les villes, sa relation avec l'homme risque de devenir plus intense. Le coyote s'est magnifiquement adapté aux milieux transformés par l'homme. Avec discrétion, il peut se trouver en grand nombre, là où personne ne l'attend. Songez qu'il y a des populations établies en plein coeur de Chicago et de Manhattan. Des études ont même montré que les coyotes des villes vivaient plus longtemps que les coyotes en milieu naturel, confirmant ainsi les capacités d'adaptation de ce prédateur opportuniste.
Que va devenir le coyote ? L'animal est toujours chassé, n'est pas protégé, et demeure un inconnu qui vit pourtant au milieu des hommes. Sa réputation le précède, alors que ce loup miniature est un superbe animal, et finalement très sympathique quand on le regarde objectivement. Après tout, comment reprocher au coyote de fuir devant des prédateurs plus grands ? L'intégralité des animaux de cette planète font la même chose. Alors espérons que l'animal retrouve sa place dans le coeur de l'homme, qui est maintenant son voisin de palier.
Étymologie
Le terme coyote est emprunté du langage nahuatl, un groupe de langues parlées qui caractérise l'ethnie nahua d'Amérique du Nord et centrale. Le nom scientifique, Canis latrans, veut dire « chien qui aboie » en latin, ce qui scié bien à cet animal connu pour son hurlement et ses glapissements.
Les synonymes
Pas de synonyme, mais une multitude de choses ont été nommées après l'animal, notamment des sociétés, des logiciels, des équipes sportives. L'animal a une image complexe, et certains utilisent plutôt l'aspect roublard du coyote, dans une connotation finalement positive, ou tout au moins appropriée, dans un monde où il faut se battre.
Où rencontrer des coyotes ?
C'est essentiellement un animal d'Amérique du Nord : Canada, USA et Mexique sont les pays où il est le plus fréquent. Mais son aire de répartition s'arrête en Amérique centrale, avec le Guatemala. On rencontre le coyote assez facilement dans les prairies ou les zones de végétation basse, mais la tendance est à rencontrer l'animal... à sa porte. Les coyotes entrent en ville de plus en plus souvent, et leur mode de vie opportuniste et généraliste leur permet de vivre dans le parc du quartier et de faire les poubelles. Et ce, sans que personne ne le remarque vraiment, l'animal étant surtout actif de nuit, et encore plus lorsqu'il devient citadin. Pour voir un coyote, il faut donc sortir vers le soir dans le milieu naturel... ou au beau milieu de la nuit dans une ville américaine.
Article réalisé par Arnaud Filleul et Jean-Pierre Fleury.