Pour améliorer ses performances sportives, il existe divers moyens. L'expérimentation de nouvelles techniques d'entraînement, l'amélioration de la nutrition, voire la pratique de sport pour lesquels l'athlète présente des dispositions exceptionnelles, ou simplement par l'amélioration des équipements. En aucun cas, l'amélioration de la performance ne peut être acquise par un moyen déloyal (et probablement dangereux pour son utilisateur) comme le dopage.
La lutte contre le dopage possède ses spécialistes et des règles très précises. La liste des produits dopants est constamment mise à jour. Cette liste comprend beaucoup de médicaments qui sont interdit aux athlètes, ou qui sont permis seulement dans certaines conditions ou à certaines doses. Pour savoir si un médicament qui vous a été prescrit est considéré comme un produit dopant et dans quelles conditions, consultez le site www.dopage.com.
Le dopage s'est développé à grande échelle à partir des années 1970, avec la diffusion des stéroïdes anabolisants, des amphétamines, des corticoïdes et des bêta-bloquants.
Les anabolisants
Ce sont des hormones, représentées surtout par la testostérone masculine. Les anabolisants peuvent augmenter sensiblement la masse musculaire, à condition de suivre parallèlement un entraînement intensif. Leur usage non contrôlé chez des sujets jeunes est responsable de troubles de la peau, de la prostate, des tendons. Chez la femme ils sont responsables d'une virilisation irréversible. La testostérone est normalement utilisée dans le cadre des traitements des insuffisances hormonales de l'homme de plus de 50 ans (andropause).
Dans le milieu des athlètes, l'usage des anabolisants diminue en raison de l'efficacité des contrôles, mais il se développe à l'échelle du pratiquant de la musculation.
Les amphétamines
Ce sont les produits les plus connus. Médicaments excitants, ils calment la faim et atténuent très nettement la sensation de fatigue. Ils provoquent une euphorie certaine, au cours de laquelle le sportif se croit invincible. Mais, à long terme, ils suscitent aussi des altérations psychiques importantes, notamment des hallucinations.
Les corticoïdes
Ils permettent de lutter contre le stress et de récupérer plus rapidement. Ils ont beaucoup été utilisés dans le cyclisme. Mais ils perturbent complètement le système hormonal, entraînant des accidents graves au niveau des muscles ou des tendons, et ils peuvent parfois être à l'origine d'un diabète ou d'une ostéoporose plusieurs années après leur emploi.
Les bêta-bloquants
Médicaments importants du traitement de l'hypertension artérielle et des maladies cardiaques, les bêta-bloquants ont la propriété d'atténuer les tremblements et la sensation de trac. Ils sont interdits par exemple aux champions de tir, que ce soit pendant ou en-dehors des compétitions.
De nombreux médicaments, indispensables en médecine, sont détournés de leur usage autorisé : les diurétiques permettent de perdre du poids à un moment stratégique (boxe, équitation), les bronchodilatateurs utilisés par les asthmatiques permettent d'améliorer la capacité respiratoire, les vasoconstricteurs comme l'éphédrine sont considérés comme des stimulants à partir d´une certaine concentration. Les drogues comme la cocaïne sont également des stimulants prohibés.
Erythropoïétine
On sait depuis longtemps que l'augmentation des globules rouges dans le sang accroît le transport de l'oxygène vers les tissus et le milieu sportif a rapidement compris l'avantage qu'il pouvait en tirer. Pour augmenter le nombre de globules rouges, la technique la plus simple est l'autotransfusion de sang. Il suffit de prélever son sang, de le conserver dans des conditions appropriées et de le réinjecter au moment opportun. Le risque de détection est nul ou minime. Dans le même ordre d'idée, une autre technique qui aurait été utilisée est la grossesse. La grossesse a ses débuts s'accompagne d'une augmentation des globules rouges dans le sang, sans diminution des performances physiques. Il suffit donc d'être enceinte de quelques semaines pour gagner un petit avantage sur ces concurrentes... quitte à avorter après la compétition. Cette méthode, souvent dénoncée, jamais prouvée, a donné lieu à de nombreux procès en diffamation. Jusqu'à présent la grossesse n'est pas interdite en compétition par l'Agence Mondiale Antidopage.
Ce type de dopage s'est perfectionné avec la mise au point de l'érythropoïétine, hormone qui a la propriété de stimuler la production de globules rouges à partir de la moelle osseuse et qui est utilisée dans le traitement des leucémies et autres maladies. L'érythropoïétine est devenu un agent dopant répandu dans les milieux des sports d'endurance (marathon, cyclisme) mais aussi dans les sports de vitesse, car elle permettrait une récupération plus rapide. Elle accroît les capacités d'oxygénation et n'est pas détectée si on prend la précaution d'arrêter son usage quelques jours avant la compétition. Les contrôles par surprise, en dehors des compétitions, permettent bien souvent de découvrir les coupables.
Dans le futur, de nouvelles possibilités de dopage sont apportées par la génétique. On a découvert en effet que la croissance du muscle est sous la dépendance d'une protéine, la myostatine. Si on arrive à inhiber l'action de la myostatine, la force musculaire n'a pas de limite. Il existe un cas connu d'enfant porteur de cette anomalie, pour l'instant unique au monde, qui présente en effet une force exceptionnelle. De nombreuses recherches sont en cours qui pourraient utiliser cette découverte dans le cadre de thérapies géniques des myopathies (atrophies musculaires d'origine génétique). De même, il existe des expérimentations qui utilisent le gène de l'érythropoïétine (Repoxygen) ou de l'hormone de croissance. Aucune de ces expérimentations, qui visent à corriger des troubles de croissance ou à traiter des maladies, n'ont dépassé le stade de l'expérimentation animale. Elles se sont ainsi révélées décevantes en raison de l'importance des effets secondaires.
Ce qui n'empêche pas entraîneurs et sportifs de s'intéresser à ces produits, qui promettent d'être indétectables.