De 18 mois à 3 ans : Phase du non et Phase d’opposition
Durant cette période, l’enfant s’oppose à ses parents et dit souvent non. C’est une période normale, ne vous inquiétez pas. Le non et l’opposition ont ici une fonction bien précise dans le développement de votre enfant.
D’une part, le non permet de comprendre les interdits fixés par les parents en les répétant lors de jeux qui mettent en situation ses parents. Une petite fille jouant à la poupée pourra par exemple lui dire, "non, ne touche pas la poêle chaude, c’est dangereux". La petite fille agit à ce moment-là comme ses parents l’ont fait avec elle un peu plus tôt.
D’autre part, le non permet la différenciation. Cette forme du "non" se reconnait, car il est dit de façon systématique à l’adulte même si ce dernier propose quelque chose que l’enfant veut faire. Au cours de cette période, l’enfant réalise qu’il peut s’opposer et donc affirmer sa différence y compris et surtout, face à ses parents.
Rappelez cependant à l’enfant pourquoi vous avez interdit telle ou telle action. Par exemple : "Tu y arrives tout seul, bravo, mais comme ça peut être dangereux, on va le refaire encore un peu ensemble". N’oubliez pas aussi qu’un enfant n’a pas les mêmes capacités d’attention qu’un adulte. Parfois, tellement absorbé par une activité, il ne vous écoute pas parce qu’il ne vous entend pas. Si vous souhaitez instaurer une relation d’écoute, sortez votre enfant de son activité ou essayez de capter son regard. De plus, au lieu d’interdire sèchement à votre enfant quelque chose, sans discussion, essayez de lui expliquer pourquoi il est dans son intérêt de vous écouter.
De 6 à 10 ans : se comparer socialement et tester les limites
L’entrée à l’école permet de créer de nouveaux liens et de sortir du cocon familial pour développer des relations sociales. Ce nouvel attrait pour les autres enfants fait que parfois, votre parole peut avoir moins de poids que d’habitude. L’enfant en se comparant avec ses camarades peut ressentir des sentiments d’injustices en constatant qu’il ne peut pas faire ou avoir ce que d’autres ont. Ne culpabilisez pas, c’est normal.
De plus, l’enfant teste les limites de ce qu’il peut accomplir ou non. Si vous cédez, il aura l’impression que les limites imposées sont floues et qu’il peut les franchir. Pourquoi ne le ferait-il pas alors ?
Ce qui peut, par ailleurs, être source d’angoisse pour l’enfant. En effet, un enfant sans limites ou avec des limites instables peut se sentir délaissé ou pas suffisamment sécurisé. N’oubliez pas que les enfants possèdent une vision du monde différente de celle des adultes. Votre enfant a besoin de votre présence et de votre soutien pour comprendre son environnement, ce qui passe par l’instauration d’un cadre fixe. Plus les règles familiales sont explicites et stables, plus les enfants les intègrent facilement. Ils n’en essaieront pas moins de les transgresser, mais au moins ils les intègreront.
Votre attitude est primordiale. N’oubliez pas que vous incarnez l’autorité (mais pas l’autoritarisme) et que vous savez mieux que votre enfant ce qui est bon pour lui. N'hésitez pas à lui résister. À cet âge, la répétition est importante. Rappelez les limites que vous avez fixées à votre enfant et surtout, soyez ferme. Car, comme le dit le pédiatre D. MARCELLI "si l’opposition de l’enfant ne rencontre jamais le "non" de la limite parentale, les risques sont grands de voir ce jeune enfant s’installer dans une attitude systématique d’opposition."