Des arnaques téléphoniques toujours plus nombreuses
Sur les téléphones portables comme sur les fixes, les arnaques téléphoniques sont nombreuses. Et les escrocs rivalisent d’inventivité pour harponner leurs victimes. Vishing, ping-call, assistance technique frauduleuse, harcèlement commercial… Les techniques sont variées pour vous faire payer voire vous dérober vos données personnelles.
La plus connue est celle de l’appel au numéro surtaxé – également appelée ping-call – mais de nouvelles arnaques voient régulièrement le jour. Récemment aux États-Unis par exemple, une nouvelle escroquerie a fait rage, qui consistait à enregistrer la voix de la victime pour souscrire des contrats en son nom.
Tout le monde peut être ciblé par de telles pratiques : hommes, femmes, adolescents, adultes, personnes âgées, toutes classes sociales confondues… On peut toutefois dresser un « profil-type » des victimes qui sont en général des adolescents ou des personnes âgées, plus facilement influençables et crédules. Face à ce « grand banditisme numérique », des recours sont tout de même possibles.Arnaques téléphoniques, que prévoit la loi ?
En cas d’escroquerie, même par téléphone, des sanctions sont – heureusement ! – prévues par la loi. Elles sont même bien encadrées. Ainsi, l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC) a été créé en 2000 pour lutter contre toutes les formes de cybercriminalité. Cet organisme gouvernemental a donc mis en place deux plateformes accessibles au public pour signaler les contenus illicites (PHAROS) et pour conseiller les victimes d’arnaques (Info-Escroqueries).
De fait, les escroqueries, quelles qu’elles soient, sont passibles de cinq ans d’emprisonnement et de 375 000€ d’amende. Et cette sanction n’épargne pas les entreprises qui pratiquent le ping-call. En juillet 2016, après 3 ans d’enquête, les sociétés 123soleil.com et holding123mediacorp ont été condamnées en première instance à verser respectivement 300 000€ et 500 000€. Quant à leur gérant, il a écopé d’une amende de 250 000€ et a été condamné à deux ans de prison avec sursis.
Néanmoins, ces mesures ne sont pas suffisantes. À cela, deux raisons : trop peu de victimes de ces arnaques par téléphone portent plainte, d’une part ; d’autre part, ce sont en général les mêmes opérateurs qui agissent sous différents numéros courts, surtaxés. Par conséquent, seules 24 procédures ont été engagées par la direction de la répression des fraudes en cinq ans, soit moins de 5 procédures par an.Je suis victime d’une arnaque, comment agir ?
Alors comment faire pour se prémunir de ces escroqueries ? Tout d’abord, il existe des solutions en amont. Vous pouvez par exemple faire inscrire votre numéro de portable sur liste rouge ou encore utiliser un service comme Bloctel. Ce dernier a été mis en place en 2016 par le gouvernement pour protéger les consommateurs qui peuvent en bénéficier gratuitement. De cette manière, ils ne seront plus démarchés téléphoniquement par les professionnels auprès desquels ils ne sont pas abonnés.
Il est également possible d’intervenir sur le coup. Vous pouvez tout d’abord vérifier le numéro inconnu qui vous a appelé en utilisant un annuaire inversé. Une autre règle est importante : ne communiquez jamais vos coordonnées bancaires à votre interlocuteur, même lorsqu’il se présente comme un organisme officiel (votre banque, EDF ou votre opérateur téléphonique par exemple). Ces derniers n’ont en effet pas besoin de ces informations pour vous identifier ! Et si vous avez un doute, ne rappelez jamais le numéro qui s’affiche mais plutôt celui qui est indiqué sur vos factures ou contrats.
Enfin, il convient de signaler les numéros qui s’adonnent à ces démarches frauduleuses. Les plateformes PHAROS et Info-Escroquerie sont dédiées à cela, tout comme le site Signal-Spam et le numéro 33 700.