Origines du Hip Hop Rn'B
Le mouvement hip-hop naît d’un mouvement socioculturel contestataire aux Etats-Unis dans les années 70. Mêlant des aspects festifs et revendicatifs, il est voulu comme une réponse aux conditions de vie difficiles des quartiers pauvres.
Le hip-hop est considéré comme une culture urbaine phare du 20ème siècle.
Originaire du South Bronx de New York, il se répand rapidement dans l’ensemble du pays puis dans le monde entier. Le hip-hop est basé sur plusieurs disciplines :
- le rap ou MCing ;
- le DJing : consistant à poser ses doigts sur le vinyle pour modifier la vitesse et le sens de lecture afin de changer le rythme original ;
- le b-boying : la danse ;
- le graffiti ;
- le beatboxing : c’est l’imitation des instruments et principalement des percussions avec la voix.
Le hip-hop trouve ses racines musicales dans la soul et le funk notamment sous l’influence James Brown et Isaac Hayes. Il ne s’agit pas d’une évolution naturelle de ces musiques mais d’une réappropriation par la jeunesse défavorisée et sans instruments : d’où la naissance du beat-boxing par exemple.
On confond souvent rap et hip-hop, pourtant le rap n’est qu’une partie de l’expression musicale du mouvement hip-hop. D’ailleurs plusieurs DJs hip-hop sont devenus connus et reconnus sans systématiquement mêlés le rap à leur création. Le groupe C2C et son célèbre tube Down the road.
Les années 80 : la naissance du mouvement en France
La tournée européenne de New York City Rap présentait pour la toute première fois à un public non-américain des graffiti-artists, des DJ scratchant, des break-dancers, des rappeurs et du double dutch.
Les français ont pu, entre autres, découvrir au Bataclan Afrika Bambataa et Futura 2000 en duo avec les Clash. En 1984, TF1 diffusait chaque semaine une émission consacrée au hip-hop. Animée par Sidney, H.I.P. H.O.P. reçoit les grands noms de l’époque.
Le hip-hop underground est né en France à l’initiative de DJ Dee Nasty. Pour 2 francs l’entrée, il était possible de venir écouter de la musique et de voir des breakers s’affronter dans une usine désaffectée.
Très vite, la France devient la seconde scène hip-hop au monde.
D’un mouvement festif à un mouvement revendicatif
En 1989, Public Enemy sort Fight The Power qui sera le titre le plus emblématique d’un des groupes les plus mythiques du hip-hop.
Le clip, réalisé par Spike Lee, réalisateur ultra engagé du film "Malcolm X", débute par les images de La Marche vers Washington pour le travail et la liberté en 1963. Il se termine par le discours de Martin Luther King " I have a dream". Public Enemy dès le premier couplet et dans toute cette chanson exprime la volonté de faire comprendre aux afro-américains qu’ils ne doivent plus quémander leurs droits comme dans les années 60 mais les réclamer. Ils revendiquent une confrontation avec "le pouvoir blanc", l’Etat et l’attentisme.
En France, le rap contestataire
En France, la contestation porte le plus souvent sur les inégalités sociales et les clichés dont sont victimes les banlieues.
En 1995, le groupe français NTM enfièvre les ondes avec l’album Paris sous les bombes. Leurs textes sont politisés et revendicatifs. Le groupe ne bénéficie que de peu de visibilité dans les médias mais connait un succès d’estime auprès du public français.
D’autres artistes français ont également fait leur apparition dans le monde musical comme MC Solaar ou le groupe I am. Ils prouvent continuellement que le rap est un style musical dont les textes sont très travaillés sans pour autant mettre la musicalité de côté. Le titre Demain c’est loin du groupe I am en est la preuve puisque la première partie du texte est écrite en anadiplose : chaque phrase débute avec le dernier mot de la phrase précédente.
La montée en puissance du gangsta rap
Si le mouvement hip-hop nait à New-York, il bascule à la fin des années 80 sur la côte californienne.
Le style est plus suave et chaleureux. L’influence funk se ressent davantage dans la musicalité. Les paroles quant à elles expriment une grande fascination pour la violence et les armes. C'est l'explosion du gangsta rap avec de célèbres chefs de file : 2Pac, Snoop Dogg, Ice Cube, N.W.A ou encore Dr. Dre.
Alors que NTM explose en France, 2Pac sort l’un des plus gros tubes de l’histoire du hip-hop : California Love. Produit par Dr Dre, c’est l’heure de gloire du rap californien.
De l’underground à la renommée mondiale
Dr Dre, ancien leader du groupe NWA, a réussi le pari de populariser le gangsta rap. Il produit de nombreux artistes à succès comme Snoop Dogg, Eminem, The Game, Mary J Blige ou les Pussycat Dolls.
Multi-récompensé, il est aussi le symbole d'une réussite qui bascule parfois dans le bling-bling. Dans son clip Still Dre en 1999, on le voit avec Snoop Dogg égrainer les premiers clichés des clips hip-hop : les filles en maillot de bain, les grosses voitures et les bijoux…
Les artistes de hip hop finissent par jouir d’une renommée mondiale et gagnent beaucoup d’argent grâce à leur musique. Mais ils sont nombreux à revendiquer leurs vies passées dans les quartiers défavorisés et veulent affirmer leur lien avec la "rue".
L’évolution vers le R’n’B contemporain
Le RnB contemporain est un genre de musique qui mélange des éléments de rhythm and blues, hip-hop, soul et pop. Né durant les années 1980, il a pris de l'ampleur pendant les années 1990 jusqu'à devenir prédominant notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni.
Il est souvent relié à la culture hip-hop par ces codes mais aussi parce que de nombreux morceaux font l’objet de collaboration avec des artistes rap.
Le R’n’B, est principalement composé de ballades ou de morceaux dansants, avec des artistes majeurs du début des années 90 comme R. Kelly, Mary J Blidge ou Puff Daddy.
Comme Dr. Dre, Puff Daddy est devenu un gros producteur et a collaboré avec 112, Ma$e, Boyz II Men ou encore Mariah Carey.
L’évolution naturelle de ces milieux mélangés fait qu’il est parfois difficile de différencier des artistes hip-hop des artistes R’n’B. De nombreux duos existent :
- Beyoncé & Jay-Z ;
- Rihanna & Eminem ;
- Usher & Nicki Minaj ;
- Drake & Jay-Z…
Il existe également des groupes qui accordent les deux styles comme Black Eyed Peas ou les Fugees, dans des styles très différents.
L’arrivée en France
Au début des années 90, les tubes d’Aaliyah, de Brandy & Monica, des Boyz II Men, des Blackstreet boys… arrivent sur les radios françaises et trouvent leur public. Les gros succès commerciaux de Toni Braxton, Usher ou Shola Ama n’arriveront qu’à la fin des années 90.
Au début des années 2000, des artistes français s’approprient ce style : K-Reen & Def Bond connaissent un énorme succès avec Tu me plais puis Jalane & Disiz la Peste sur les BO respectives de Taxi 1 et Taxi 2.
Difficile de ne pas citer Ophélie Winter ou encore Leslie, Willy Denzey et Tragédie pour le R’n’B francophone.
Le R’n’B continue d’évoluer et s’allie à la pop avec des artistes comme Jennifer Lopez, Britney Spears, Beyoncé ou Christina Aguilera. Cette pop-R’n’B est aussi portée par des hommes et notamment Justin Timberlake, Chris Brown ou Drake.