Logement insalubre : les critères
L'insalubrité d'un logement est évaluée au cas par cas en fonction d'une liste de 29 critères. Les plus importants sont les suivants :
- La taille du logement : un logement d'une superficie totale de moins de 9m2, et d'une hauteur sous plafond inférieure à 2m20 est un logement insalubre ;
- La structure du bâti : les escaliers et les sols instables par exemple rendent les logements insalubres ;
- L'eau : un logement qui ne possède pas d'arrivée d'eau potable, ni d'eau chaude, et qui n'est pas équipé d'un siphon d'évacuation des eaux est considéré comme insalubre. Il ne doit pas y avoir d'infiltrations d'eau dans le logement ;
- Certains matériaux de construction rendent le logement insalubre : poussières d'amiante, eau stagnante dans une canalisation en plomb, poussière de peinture au plomb... ;
- Un logement est insalubre s'il n'a pas d'ouverture donnant sur l'extérieur et assurant éclairage naturel et ventilation ;
- Une installation électrique qui n'est pas aux normes (fils dénudés par exemple) ou qui ne fonctionne pas est un critère d'insalubrité ;
- Le chauffage : le logement est insalubre s'il ne dispose pas d'une installation permettant un chauffage suffisant ;
- Les sanitaires : un logement doit comporter une douche et des toilettes séparées de la cuisine et de la pièce principale. À noter : pour les studios, les WC peuvent être situés sur le palier.
L’évaluation de l’insalubrité d’un logement : la notion de risque pour la santé
Pour chaque critère, on évalue le degré d'insalubrité d'un logement en fonction du risque pour la santé des occupants ou du voisinage : un raccordement non étanche, une fuite de gaz ou un trop fort taux d'humidité peuvent provoquer une intoxication au CO2, un incendie ou des allergies. La présence de matériaux dangereux constitue un risque de saturnisme ou de cancer.
Logement insalubre : les recours
La procédure commence par des échanges amiables, tels qu'un courrier recommandé avec accusé de réception adressé au propriétaire des lieux.
S'ils restent infructueux, vous pouvez saisir l'Agence régionale de la santé (ARS) et la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP). Il peut aussi être utile d'avertir le Service communal d'hygiène et de santé, qui rendent un rapport sur l'état de l'immeuble concerné.
Le Préfet prend ensuite un arrêté déclarant le logement insalubre (pouvant éventuellement entraîner sa destruction). Dans ce dernier cas, il donne au bailleur une liste des travaux à réaliser et des délais à respecter.
La déclaration d'insalubrité d'un logement a pour effet la suspension de l'obligation de paiement des loyers à compter du mois suivant la prise de l'arrêté préfectoral.
Circulaire nº293 du 23 juin 2003
Décret nº2002-120 du 30 janvier 2002