3 types de professionnels de la vue
L’ophtalmologue, l’opticien et l’optométriste sont trois professionnels qui interviennent à différents niveaux dans le soin des déficiences et maladies de la vue. L'ophtalmologue, que l’on appelle aussi« ophtalmologiste », ou encore « oculiste » est un médecin diplômé dans la spécialité de l’ophtalmologie. Cela signifie qu’il est passé par toutes les étapes relatives aux études de médecine. Après six années d’études, une sélection encore plus rigoureuse lui permet de s’orienter vers la spécialité de l’ophtalmologie. Trois années d’études supplémentaires et une soutenance de thèse achèvent ce parcours élitiste, qui produit donc très peu de diplômés chaque année.
À l’instar de l’ophtalmologie, l’optométrie est une profession de santé réglementée. Les optométristes diplômés passent par une formation d’opticien-lunetier puis une licence et un master spécialisé. Si la profession est encore peu connue en Europe, le niveau d’études minimum exigé est fixé à Bac+5 – niveau Master. Les optométristes sont formés à la détection, au diagnostic et au suivi des différentes pathologies oculaires. Plus accessible que l’ophtalmologie, l’optométrie ne jouit pas de la même reconnaissance.
L’opticien se présente avant toute chose comme un conseiller technique et commercial. Il oriente le patient muni d’une ordonnance vers une gamme de produits et accessoires d’optique adaptés à ses besoins. Une fois l’équipement sélectionné, il les adapte à la morphologie et à la correction du patient (taille des verres, pose d’anti-reflet, ajustement de la monture, etc.). La profession est accessible à partir d’un BTS opticien-lunetier, qui se prépare sur deux années après le bac. Il s’agit du diplôme nécessaire à tout professionnel de l’optique qui souhaite ouvrir et gérer son propre établissement. Par ailleurs, le bac professionnel optique-lunetterie permet de former les jeunes bacheliers à la fonction d’assistant opticien, et le CAP « monteur en optique lunetterie » permet d'exercer en tant que monteur de lunettes, deux professions à l’œuvre dans les établissements d’optique.
Différentes échelles d’intervention
En tant que médecin spécialiste, l’ophtalmologue examine la vue des patients et prescrit les éventuels verres correcteurs adaptés aux différents problèmes de vision (la myopie, l'hypermétropie, la presbytie ou encore l'astigmatisme). Il peut également réaliser des opérations de chirurgie oculaire, comme par exemple le remplacement du cristallin en cas de cataracte. En France aujourd'hui, l'optométriste intervient le plus souvent au même niveau que l’opticien-lunetier. Il réceptionne l’ordonnance de l’ophtalmologue et prépare les verres correcteurs.
Le cas de l’optométrie
En Amérique du nord, les optométristes se substituent très souvent aux ophtalmologues pour effectuer les examens de la vue. Ils prescrivent les éventuelles corrections associées ou renvoient les patients vers les spécialistes pour des examens plus poussés et les chirurgies. Actuellement en France, la loi précise qu’un optométriste peut modifier une ordonnance si celle-ci a été émise par un autre professionnel il y a moins de 5 ans. Cela signifie qu’il peut, s’il l’estime nécessaire, modifier la correction du patient.
Une délégation des soins pour contrer les délais d’attente ?
Comme pour beaucoup de spécialistes, les délais d’attente de consultation des ophtalmologues ne cessent de croître, pouvant atteindre plusieurs mois, voire plus d’une année. Pour désengorger les consultations, les optométristes demandent au gouvernement une délégation des soins, cassant ainsi le monopole des ophtalmologues. Car pour l’instant, si la loi prévoit que les optométristes puissent intervenir lors des renouvellements de lunettes et lentilles de contact, voire d’en modifier la correction, seuls les ophtalmologues sont habilités à délivrer des ordonnances. Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) s’est exprimé contre ce changement, stipulant que cela ne saurait constituer une solution « valable et pérenne », dans la mesure où la profession d’optométriste, ne faisant pas partie de l’Ordre des médecins, n’est pas régie par les mêmes règles, notamment en matière de communication. La profession craint une concurrence déloyale, appuyée par un fort soutien publicitaire. Les professions médicales ne sont en effet pas autorisées à publiciser leurs services sur l’espace public.