Généralités sur les châtaigniers
Le châtaignier appartient au genre Castanea, qui compte 10 espèces originaires de l'hémisphère Nord, dont l’espèce Castanea sativa, très commune chez nous et que l’on utilise en production fruitière.
Il s’agit d’un grand arbre pouvant atteindre 40 m de haut et qui peut vivre plusieurs centaines d’années.
Très voisin du chêne, il est originaire d’Asie Mineure (Caspienne et Mer Noire). En France, il a été introduit dans les Cévennes par les Romains. C’est dans cette région qu’il est le plus présent, de même qu’en Corse.
Conditions de culture des châtaigniers
Le climat
Le châtaignier croît plutôt en climat frais. Pourtant, cette espèce a des affinités méditerranéennes, quoiqu’en altitude surtout, car il craint les longues périodes de sécheresse estivale. En revanche, il redoute le grand froid.
L’exposition
Le châtaignier se cultive en zone lumineuse ou de demi-ombre. Il faut éviter les zones de fort vent, car il a tendance à se renverser à cause de son enracinement superficiel.
Le sol
Le châtaignier se contente de sols pauvres ou sableux, avec un pH assez acide. Attention donc à ne pas l’installer en terrain calcaire, il ne s’y plairait guère ! De plus, il nécessite un sol assez sec. Trop d’humidité nuit à son développement. Dans son milieu naturel, il est environné de hêtres, de chênes, ou se concentre dans bon nombre de taillis et de taillis sous futaie.
Variétés de châtaigniers
Les nombreuses variétés françaises donnent toutes de belles et bonnes châtaignes :
- les pollinisatrices : ‘Montagne’, ‘Belle épine’, ‘Marron de Goujounac’, ‘Verdale’ ;
- les grosses châtaignes : ‘Combale’, ’Corrève du Limousin’, ’Bouche de Bétizac’, ’Marron de Lyon’, ‘Marsol’, ‘Paquette’, ‘Vignols’ ;
- les anciennes : ‘Bourrue de Juillac’, ‘Sardonne’ ;
- les précoces : ‘Précoce des Vans’, ‘Précoce de Migoule’ ;
- pour marrons glacés : ‘Gorlue de l’Isère’, ‘Marron de Sardone’, ‘Nouzillard’ (ou ‘Noisette’).
Planter un pied de châtaignier
Il est recommandé d’acheter des variétés greffées d’une origine garantie sans maladie. La récolte ultérieure des châtaignes serait alors compromise ou déconseillée.
La plantation se fait de novembre à janvier. Pour une bonne fructification, plantez plusieurs variétés. Celles à très grosses châtaignes préfèrent les sols riches, même si elles s’adaptent à tous types de sols. Préférez un plant vendu en conteneur, en motte (entourée de sa tontine de paille ou d’un filet) ou conditionné.
Votre plant doit être mis en place rapidement pour ne pas déranger la racine pivotante. Ne le taillez pas. Arrosez le conteneur ou la motte avant de planter. Creusez un trou de 70 à 80 cm de profondeur. Mélangez la terre ainsi sortie avec un terreau enrichi. Versez cette "bonne terre", humide de préférence, dans le fond du trou. Sortez la motte du conteneur (ou ôtez le filet de la tontine), et insérez-la dans le trou à ras du sol sans la briser. Remblayez avec le reste de terre que vous tasserez de façon à faire une légère cuvette. Haubanez les gros sujets avec 3 fils de fer attachés aux 2/3 de la hauteur du petit tronc et reliés à des piquets plantés en terre.
Reproduction des châtaigniers par marcottage
Le marcottage est le moyen le plus simple de multiplier l’arbre. La technique consiste à provoquer l’émission de racines sur un rameau sans détacher celui-ci de la plante dont il est issu.
Il reste ainsi nourri par la plante-mère, tant qu’il n’est pas capable de s’alimenter seul. Le marcottage du châtaignier est très facile car cet arbre a une propension naturelle à la "cépée", c’est-à-dire à faire des rejets.
Coupez un jeune tronc à 10-15 cm de terre, en hiver. De nouveaux rameaux vont se développer à partir des yeux latents. En mai, dès qu’ils ont une dizaine de cm de long, buttez la touffe avec de la terre ou mieux, un mélange de sable et de tourbe par moitié.
En novembre (seulement à ce moment), il est temps de "sevrer" votre futur châtaignier.
Détachez la marcotte mise en place et développée depuis le printemps et transplantez-la en pleine terre.