Envahissantes ou invasives ?
Plantes envahissantes
Certaines espèces envahissantes ne sont pas forcément des espèces invasives ! Des espèces indigènes comme le roseau, les oenanthes ou les épilobes peuvent parfois devenir envahissantes. Ce ne sont pas pour autant des plantes invasives. Lorsque certains milieux humides ne sont plus exploités, ils peuvent être colonisés par les roseaux ou les joncs. Il s’agit d’un processus naturel et généralement réversible, ne mettant en scène que des plantes locales. C’est le cas de la salicaire (Lythrum salicaria), une plante indigène en Europe, d’environ 1,20 m de haut, présente naturellement dans les zones humides, sans jamais créer de dommages à la flore compagne et au milieu.
Plantes invasives
Bien différentes, ces plantes ont d’autres caractéristiques plus dangereuses. Elles se développent très rapidement, n’ont pas de parasites ou de consommateurs connu. Environ 10% sont capables de survivre durablement en milieu naturel, c’est à dire de se naturaliser. Certaines peuvent poser des problèmes d’invasion. Elles s’installent de préférence dans des milieux dégradés ou appauvris en espèces, ce qui est le cas en périphérie des villes.
Voici une liste des problèmes que posent les plantes invasives :
- elles font disparaître les espèces locales en les concurrençant et, parfois, en mettant en péril leur survie ;
- elles font diminuer la biodiversité générale en modifiant profondément le milieu (animaux et végétaux) ;
- elles transforment les écosystèmes et les paysages ;
- elles posent des problèmes de santé publique : ainsi, certaines plantes invasives (berce du Caucase, ambroisie…) peuvent s’avérer irritantes pour les voies respiratoires et la peau, voire allergisantes. D’autres, comme les jussies, le myriophylle du Brésil ou encore l’élodée dense peuvent conduire à l’asphyxie des plans d’eau servant à l’alimentation en eau potable.
Plantes invasives les plus connues
Les grandes renouées
Ces plantes originaires d’Asie ont été introduites en Europe au milieu du XIXe siècle. Les renouées (Reynoutria japonica, R. sacchalinensis, Polygonum polystachyum) sont dotées d’une capacité de reproduction très puissante, essentiellement par le développement des tiges souterraines et par bouturage. Elles sont aujourd’hui assez répandues dans plusieurs départements et forment de véritables massifs le long des cours d’eau et des bords de route.
Les griffes de sorcière
Ces belles plantes originaires d’Afrique du Sud ont été introduites en Europe vers la fin du XVIIe siècle. Plantes grasses à feuilles charnues, dotées de magnifiques fleurs roses, rouges ou jaunes, les griffes de sorcière (Carpobrotus edulis, C. acinaciformis) sont commercialisées dans presque toutes les jardineries. Elles font partie des végétaux exotiques posant le plus de problèmes écologiques dans les régions à climat méditerranéen où elles envahissent les dunes.
L’herbe de la pampa (Cortaderia selloana) est originaire d’Amérique du Sud. Cette grande graminée vivace forme des touffes pouvant atteindre 4 m de haut et 2 m de large. Elle se plaît dans tous types de sols : zones humides (bords de rivières, berges de marais), prairies, milieux sableux (dunes, arrière-dunes), pelouses, falaises, etc., et se développe le plus souvent à partir de plants introduits dans les jardins.
Le séneçon en arbre
Originaire de l’est des Etats-Unis, le séneçon en arbre (Baccharis halimifolia) est un arbuste de la famille des composées qui peut atteindre 4 mètres de haut. Il tend à s’échapper des secteurs où il a été planté (jardins, haies…) pour coloniser les milieux alentours. C’est une plante très compétitive qui forme des fourrés très denses.
Les espèces invasives connues pour leur impact sur la santé, très présentes en France :
- l’ambroisie (Ambrosia artemisifolia) provoque des allergies respiratoires ;
- la berce du Caucase (Heracleum montegazzianum) occasionne des brûlures cutanées. Elle est plantée dans de nombreux jardins, d’où elle peut s’échapper.
Comment repousser les plantes invasives ?
Mieux vaut prévenir que guérir ! Ne plantez plus de plantes invasives ! Vous contribuerez ainsi à limiter la baisse de la biodiversité. Plantez des espèces locales ou exotiques peu compétitives, elles peuvent avantageusement fleurir les jardins sans risque majeur pour l’environnement.
Que faire en présence de plantes invasives ? Arrachez-les et coupez-les sans relâche si elles réapparaissent. Évitez soigneusement la dissémination de fragments de tiges, de racines ou de feuilles. Ne jetez aucun fragment de ces plantes dans le milieu naturel. Faites les sécher avant de les incinérer.