Est-ce normal d’être triste quand on vieillit ?
Oui. Tout le monde connait à partir d’un certain âge (environs 50 ans) des questionnements sur sa vie et sur ce qui a été accompli. Cela peut amener à être nostalgique et/ou triste.
Pour quelles raisons suis-je triste ?
Juste avant la retraite, le fait d’arriver en fin de carrière, de savoir que bientôt nous arrêterons de travailler, que nous serons sans doute remplacés par quelqu’un de plus jeune, peut conduire à générer une certaine nostalgie en songeant que nous ne serrons plus cette jeune personne que nous étions avant.
De plus, l’arrêt de l’activité professionnelle laisse un vide parfois difficile à combler. L’ennui, accompagné d’une baisse des rapports sociaux, peut très vite céder la place à la tristesse.
D’une part, le fait de prendre du recul permet de faire le bilan entre ce que nous avons vécu et ce que nous espérions vivre. Le décalage entre ce qui était voulu et ce qui a eu lieu peut entrainer de la tristesse. D’autre part, la vieillesse, rapprochant de la fin de la vie, diminue le nombre de projets que nous pouvons réaliser à long terme. La phase de transition qui permet de prévoir des projets non plus sur le long, mais sur le court terme peut être une source d’anxiété.
Le vieillissement impacte la santé. L’augmentation des maladies chez nos proches, et pour soi-même nous fait prendre conscience que la mort est inévitable et se rapproche doucement. Cela, accompagné d’une perte d’autonomie progressive et d’un déclin fonctionnel et cognitif accroit notre anxiété d’être confronté à la disparition d’un proche ou à la notre.
Le désir sexuel est toujours approximativement semblable et identique à celui qui été le notre pendant notre jeunesse. Cependant le vieillissement, dans ces diverses manifestations, est un frein à son accomplissement. En effet, là où l’esprit reste toujours vif, avec du désir, le corps se trouve parfois dans l’incapacité de suivre ce désir. La frustration crée se transforme vite en tristesse.
Enfin, lors du vieillissement, la neurogénèse, c'est-à-dire la production de neurones dans le cerveau diminue, ce qui entraine une baisse significative des capacités d’adaptation des personnes âgées. L’impression d’être dans un monde qui change trop vite et que l’on ne reconnait plus fait apparaitre des sentiments de solitude et de tristesse.