Quand une ressource en monopolise une autre
Inutile de le nier : lorsque vous réalisez un créneau dans une rue pleine à craquer, il vous arrive instinctivement de baisser le volume de l’autoradio. Non pas que vous conduisiez comme un manche, mais c’est que vous avez tendance - comme beaucoup de monde - à surestimer votre aptitude à effectuer plusieurs choses en même temps. Il faut en effet savoir que 98 % de la population est dans ce cas de figure, et que seulement 2 % parviennent à faire cohabiter différentes tâches de concert. À noter que ce test vous permet de savoir dans quelle catégorie vous vous rangez.
En pratique, lorsque la musique est à fond dans l’habitacle, notre cerveau va automatiquement chercher à digérer cette information et il sera de facto difficile de l’en empêcher. Or, les capacités d’attention de ce dernier sont assez limitées. À ce titre, le site Hopes&Fears rappelle que l’information du son de la radio va s’attribuer dans le cerveau des ressources initialement dédiées à ce que nous faisons concrètement là tout de suite, à savoir nous garer. Or, se garer est une action nécessitant des aptitudes sensorielles et motrices particulières : il faut que la roue se tourne au bon moment et dans le bon angle, le tout en synchronisant le mouvement des pieds. Résultat avec la musique à fond : il y a concurrence.
Les tâches les plus comparables entrent irrépressiblement en compétition
C’est ainsi que plus la chose que nous faisons s’apparente à une autre, plus ces dernières entrent en concurrence pour monopoliser les capacités de notre cerveau. C’est la raison pour laquelle consulter son téléphone au volant représente un réel danger, l’attention visuelle ne pouvant se démultiplier. Alors qu’à l’inverse, faire la vaisselle tout en chantant ne pose pas de problème car les ressources utilisées diffèrent.
Quoi qu’il en soit, garer un véhicule s’avère une tâche complexe. Pourquoi ? Parce qu’il est alors nécessaire d’utiliser son cortex préfrontal, qui ne fonctionne parfaitement qu’à condition de ne pas être parasité par d’autres stimuli. C’est ainsi que lorsqu’une rue est pleine à craquer et que vous essayez tant bien que mal de garer votre voiture en deux temps trois mouvements, vous peinez à rester concentré à cause du stress et des automobilistes pressés qui klaxonnent. L’idéal est donc de baisser le volume de la musique, pour ne pas trop bousculer vos capacités préfrontales.