Fantastic Mr. Fox, de Wes Anderson
Monsieur Fox, un renard, est le plus malicieux de tous les voleurs de poules. Avec l'aide de son épouse Mme Fox, de son fils Ash, de son cousin Kristofferson et de tous les animaux de la forêt, il s'apprête à jouer un tour à trois méprisants fermiers.
Réalisée par Wes Anderson (La Famille Tenenbaum, A bord du Darjeeling Limited), Fantastic Mr. Fox est l'adaptation du roman de Roald Dahl Fantastique Maître Renard. C'est la première fois que le cinéaste américain s'essaye au film d'animation. Beau, drôle et intelligent, ce long métrage fourmille de trouvailles en tous genres. Les dialogues sont savoureux.
A partir de 6 ans.
Coraline, de Henry Selick
Coraline Jones est une petite fille intrépide et avide de curiosité d'une dizaine d'années. Alors qu'elle vient d'emménager avec ses parents dans une vaste maison à la campagne, la jeune fille cherche de l'attention auprès de ses parents, mais sans succès. Fouinant à travers les pièces de sa nouvelle maison pour tuer l'ennui, Coraline découvre une petite porte cachée, dont elle ne tarde pas à trouver la clef. Bientôt, elle découvre de l'autre côté du passage la réplique exacte de sa maison et de ses parents, mais où tout est différent. Dans cet autre monde, tout semble plus coloré et plus attrayant. Ses parents, même, sont pleinement disponibles pour elle. Mais que peuvent donc cacher ces faux-semblants ?
Cela n'aura certainement échappé à personne, cette porte mystérieuse ouvrant sur un monde étranger évoque évidemment les aventures d'Alice aux Pays des Merveilles de Lewis Carroll. La force de ce Coraline est à la fois d'émerveiller et de terrifier. Tour à tour charmeur puis inquiétant, l'univers de ce film d'animation met admirablement en scène le rapport de l'enfant à son imaginaire. Entièrement réalisé en stop-motion, Coraline aura bénéficié de pas moins de trois ans et demi de travail pour Henry Selick (déjà aux commandes de L'Etrange Noël de Monsieur Jack) et son équipe. Le résultat est remarquable.
A partir de 10 ans.
Wall-E, de Andrew Stanton
Voilà plus de 700 ans que la Terre a été désertée par les hommes. Rendue inhabitable à cause de la pollution, des tas de déchets y forment désormais des grattes ciel plus hauts les uns que les autres. Parmi eux, un robot nommé Wall-E, qui nettoie inlassablement les dégâts causés par l'homme. Seul depuis trop longtemps, ce petit être de ferraille curieux et indiscret a développé au fil du temps une sensibilité et une forte personnalité. Envoyée par les hommes depuis l'Espace pour recueillir toute forme de vie, Eve, un robot féminin, arrive sur Terre. Elle fait bientôt la connaissance de Wall-E.
Neuvième film d'animation des studios Pixar, Wall-E est un film entièrement tourné en image de synthèse. Celui-ci réussit le tour de force de nous amener à nous identifier et à nous attacher à un petit tas de fer presque inexpressif. Et en dépit d'une première partie intégralement muette (ou presque), le petit robot nous fait rire et pleurer d'un simple mouvement de boulon.
Wall-E parvient en outre à faire de l'écologie et de la transmission du monde le sujet central d'une réalisation avant tout destinée aux enfants. Les images de notre planète dévastée sont stupéfiantes. On retient nos larmes lorsque Wall-E visionne un extrait de Hello Dolly !, la comédie musicale réalisée par Gene Kelly. Un grand moment de cinéma.
À partir de 3 ans.
Wallace et Gromit : le Mystère du Lapin Garou
Les affaires sont florissantes pour Wallace et son chien Gromit. Afin de protéger des rongeurs les légumes des habitants de leur ville, le duo a mis au point un système de sécurité ultra sophistiqué. Mais à seulement quelques jours du fameux Grand Concours Annuel de Légumes, un lapin-garou vient s'en prendre aux sacro-saints potagers de la ville et réduit à néant leurs efforts. Pour contenir la colère des villageois, l'organisatrice du concours Lady Tottington demande à nos deux spécialistes d'appréhender le monstre.
Entièrement réalisé en stop motion et en pâte à modeler, ce Wallace et Gromit : le Mystère du Lapin Garou sidère par son ingéniosité. Chaque animation est une trouvaille en soi et les dialogues sont souvent à mourir de rire. Le travail abattu par le réalisateur Nick Park et son équipe est titanesque. Petits et grands y trouveront leur bonheur.
À partir de 3 ans.
Les triplettes de Belleville, de Sylvain Chomet
Nous sommes aux Etats-Unis dans les années 1950 et assistons à un spectacle de variétés mené par trois chanteuses : les triplettes de Belleville. Une cinquantaine d'années plus tard, à Paris, nous découvrons Champion, un petit garçon maussade et orphelin élevé par sa grand-mère Mme Souza. Déterminée à lui redonner le sourire et la joie de vivre, cette dernière lui achète un chien, qu'elle nomme Bruno. Cependant, rien n'y fait : Champion reste toujours aussi triste. Un jour, elle tombe sur un magazine de cyclisme dans la chambre du petit. Elle décide alors de lui acheter un tricycle. Immédiatement passionné, le petit garçon s'entraîne sans relâche. Quelques années plus tard, il concourt pour le tour de France. Son chemin va croiser celui des triplettes de Belleville…
Réalisé et dessiné par le français Sylvain Chomet, Les Triplettes de Belleville est un film d'animation dont le style graphique est fortement inspiré par celui du dessinateur Nicolas de Crécy. A la fois émouvante et drôle, cette œuvre offre une expérience singulière. De nombreux clins d'œil aux films de Jacques Tati Jour de Fête et Les Vacances de Monsieur Hulot sont disséminés tout au long de cette aventure. Avec son rythme trépidant et oxygéné, voilà un bijou finement ciselé.
Dans le même genre et du même réalisateur : L'Illusionniste - 2010
À partir de 6 ans.
Les Mutants de l'Espace, de Bill Plympton
L'astronaute Earl Jensen vient de décoller pour une mission dans l'espace commandée par le Docteur Frubar. Ce dernier fait croire qu'un accident est survenu et abandonne Earl dans l'espace. Le malheureux laisse derrière lui sa fille de cinq ans, Josie. Vingt ans ont passé et Josie travaille maintenant dans un observatoire de recherche. Elle n'a jamais cessé de croire que son père était en vie. Un jour, elle fait la découverte d'un astéroïde se dirigeant droit sur la Terre. Miracle : il s'agit de la capsule de son père. Quelque temps plus tard, un gigantesque vaisseau extraterrestre atterrit sur terre, d'où sortent cinq mutants de l'espace. Ces derniers vont aider Earl à prendre sa revanche sur le Docteur Frubar.
Réalisé par l'américain Bill Plympton, Les mutants de l'espace est un film d'animation de science-fiction plutôt déjanté. Son style crayonné et anguleux se fait rageur sur chaque plan. Politiquement incorrect, cette œuvre est à réserver aux adultes. Ne vous laissez pas tromper par son graphisme de dessin animé, il s'agit d'un film subversif qui n'a pas son pareil pour vilipender les faux-semblants de la société américaine. Un chef d'œuvre du genre.
À partir de 12 ans.
Le Voyage de Chihiro, de Hayao Miyazaki
Alors que Chihiro et ses parents roulent en direction de leur nouvelle maison, ils se perdent en chemin. Arrivé devant un étrange tunnel, le père décide de s'y aventurer à pied au grand désespoir de Chihiro. De l'autre côté, tout semble différent. Tout le monde pense alors avoir fait la découverte d'un ancien parc à thème désormais à l'abandon. Ensorcelés par des odeurs de nourriture, les parents de la petite fille s'attablent à un restaurant désert dans lequel sont entreposés des mets appétissants. Effrayée, Chihiro s'éclipse. A son retour, ses parents sont transformés en cochons…
Le Voyage de Chihiro pourrait sans nul doute former un diptyque avec un autre grand film de H. Miyazaki : Mon Voisin Totoro. Dans ces deux films d'animation, il est question d'un déménagement. Comme souvent chez le maître japonais, on y suit un enfant dans sa découverte de l'inconnu, un espace propice à l'imagination. Comme dans Alice aux pays des merveilles, Chihiro voyage dans un autre monde, celui des peurs de l'enfance mais surtout de la fantaisie. Avec ses dessins somptueux et son univers unique, le dépaysement est garanti. Une pièce maîtresse dans l'histoire du film d'animation.
À partir de 3 ans.
Dans le même genre et du même réalisateur :
- Mon voisin Totoro - 1988 ;
- Le Château Ambulant - 2004.
L'Etrange Noël de Monsieur Jack, de Henry Selick
Dans la ville d'Halloween, Jack Skellington est une star. Surnommé "le roi des citrouilles", cet épouvantail "squelletoïde" est chargé d'organiser les prochaines fêtes d'Halloween. Mais ennuyé par la monotonie de son existence, il décide un jour de prendre le large. C'est alors qu'il découvre la ville de Noël. Une idée géniale lui vient soudainement en tête : et si les habitants d'Halloween fêtaient à leur tour la fête de Noël ?
Réalisé par Henry Selick d'après un scénario de Tim Burton, L'Etrange Noël de Monsieur Jack a été développé sur la base d'un poème écrit par Tim Burton dans les années 1980. Entièrement conçu en stop motion avec des poupées façonnées à la main, ce film d'animation a permis de populariser le style Burtonien à travers le monde. Trop souvent attribué à ce dernier, L'Etrange Noël de Monsieur Jack est avant tout un film de Selick. On y retrouve sa thématique favorite, qu'il développera notamment par la suite dans James et la Pêche Géante et Coraline : la marginalité. Eh oui, le héros Jack Skellington est un freak. Une œuvre superbe magnifiée par la musique de Danny Elfman.
Dans le même genre, cette fois sous la direction de Tim Burton en personne : Les Noces Funèbres, de Tim Burton, 2004.
À partir de 6 ans.
Le Roi et l'oiseau, de Paul Grimault
Le roi "Charles Cinq et Trois font Huit et Huit font Seize" dirige d'une main de fer le royaume de Takicardie. Bien décidé à épouser une jolie bergère, il est prêt à tout pour parvenir à ses fins. Mais la belle est amoureuse d'un petit ramoneur, avec lequel elle a prévu de s'enfuir. Aidés par un oiseau ayant pour habitude de défier le roi, ils prennent la fuite mais sont bientôt rattrapés par un géant de fer…
Créé par le réalisateur de film d'animation Paul Grimault sur la base de textes de Jacques Prévert, Le roi et l'oiseau est une reprise du conte La Bergère et le Ramoneur, d'Andersen. D'abord sorti en 1953 avec un montage différent exigé par la production, le film fût dans un premier temps renié par son auteur. Ce n'est qu'à partir de 1967 que Grimault récupéra les droits et les négatifs du film, qu'il remonta aussitôt entièrement. De nouvelles séquences sont alors dessinées. Symbole de l'intense amitié entre Grimault et Prévert, ce chef d'œuvre est le film d'animation le plus poétique de toute l'histoire du cinéma.
À partir de 3 ans.
Pinocchio, de Hamilton Luske
Geppetto, un vieux sculpteur sur bois, vit seul avec son chat Figaro et son poisson rouge Cléo. Pour briser sa solitude, il fabrique un soir une marionnette en bois représentant un garçon. Il fait alors le souhait que cette dernière devienne un vrai petit garçon puis s'endort. Le lendemain, son vœu est exaucé…
Fruit d'un projet pharaonique, Pinocchio est un bijou de film d'animation. Censée se dérouler en Italie, l'histoire reprend pourtant de nombreux éléments architecturaux issus de la Bavière. La marionnette de Pinocchio est quant à elle fortement inspirée de la tradition italienne de la commedia dell'arte. A noter que l'animation du personnage, mélangeant à la fois la mobilité d'un enfant et celle d'une marionnette, fut un élément difficile à mettre en œuvre. Pour beaucoup, Pinocchio reste le film d'animation le plus magnifique et le plus complexe jamais réalisé.
À partir de 3 ans.
Les Enfants Loups, de Mamoru Hosada
Hana, une étudiante de 19 ans, s'éprend d'un jeune homme mystérieux et solitaire. Bientôt, celui-ci en vient à partager les mêmes sentiments. Il lui révèle un soir qu'il n'est autre qu'un homme-loup. Peu de temps après lui avoir donné deux enfants-loup, Ame et Yuki, il trouve la mort accidentellement. Pour cacher ses enfants dont les transformations ne cessent d'attirer l'attention, Hana décide de s'installer à la campagne, à l'abri des regards…
Qui aurait un jour imaginé voir le réalisateur de Digimon Mamoru Hosada égaler le maître du film d'animation japonais Hayao Miyazaki ? Après deux films d'animation prometteurs voire brillants (La Traversée du Temps, 2006 et Summer Wars, 2009), le réalisateur signe avec Les Enfants Loups, Ame et Yuki un véritable chef d'œuvre. À travers cette histoire de famille bouleversante, point de simplicité mais une vision du monde où se mêlent poésie (à la Kenji Mizoguchi) et matérialisme (à la Yasujiro Ozu). La dimension fantastique de ce somptueux long métrage est traitée de façon réaliste. Dans l'univers de Mamoru Hosada, être un homme-loup ne confère pas un pouvoir particulier mais suppose au contraire un lourd fardeau. Dans cette société japonaise où le commun des mortels a déserté les campagnes, le conformisme règne d'une main de fer sur les villes et impose aux autres sa domination : il ne fait pas bon d'être différent. Rarement un film d'animation aura abordé autant de thèmes : mort, sacrifice, filiation, amour, marginalité, difficulté de quitter le monde de l'enfance, etc. On pensait avoir atteint des sommets avec l'introduction du film Là-Haut (2009), petit monument lyrique et déchirant. Pourtant Les Enfants Loups, Ame et Yuki reprend la même logique en y insufflant un saisissant effet de réel. On s'attache immédiatement aux personnages, si palpables et passionnants. Récit en forme de parcours initiatique d'une mère et de ses deux enfants à travers la souffrance et la délicatesse de l'existence, Les Enfants Loups, Ame et Yuki se révèle comme un joyau du cinéma d'animation japonais et laisse présager de grandes choses pour son réalisateur Mamoru Hosada.
À partir de 6 ans.
Mais aussi…
- Toy Story 3 - Lee Unkrich - 2010
- Ratatouille - Brad Bird - 2007
- Paprika - Satoshi Kon - 2006
- Happy Feet - George Miller - 2005
- Princesse Mononoké - Hayao Miyazaki - 1997
- La Petite Sirène - John Musker - 1990
- Kiki la petite sorcière - Hayao Miyazaki - 1989
- Le Tombeau des Lucioles, d'Isao Takahata, 1988