Comment est définie la date de Mardi Gras ?
À l’instar de Pâques, la date de Mardi Gras n’est pas fixe. Elle varie chaque année, et est déterminée par Pâques, qui est lui-même fixé le premier dimanche suivant la première pleine lune du printemps. Si la date de Mardi Gras fluctue selon les années, la fête tombe irrémédiablement un mardi, 47 jours avant le dimanche de Pâques. Contrairement à ce dernier, Mardi Gras n’est cependant pas un jour férié.
D’où vient Mardi Gras ?
La fête de Mardi Gras trouve son origine dans l’Antiquité. Les Romains fêtaient en effet les Calendes de Mars, le réveil de la nature au printemps. À cette occasion, tous les interdits sociaux pouvaient être transgressés. Chez les Chrétiens, Mardi Gras signe la fin de la semaine des « sept jours gras », qui précèdent le Carême, période de jeûne de 40 jours durant laquelle l’on s’abstient de consommer de la viande et des aliments issus des animaux (beurre, œufs, etc.). Dans « Mardi Gras », le terme « gras » fait donc référence à ces aliments riches qui ne seront plus consommés au quotidien durant la période d’abstinence. Dans ce sens, le Mardi Gras s’autorise tous les excès en célébrant le faste, l’opulence et la décadence avant l’entrée dans la période de restriction. Le carnaval qui a lieu le jour même consacre les excès en faisant la part belle à la caricature et à l’absurde. D’ailleurs, étymologiquement, le mot « carnaval » vient du latin « carne levare », qui signifie « enlever, retirer la chair ».
Quelles sont les traditions de Mardi Gras ?
Le jour de Mardi Gras, on se déguise ! La fête est en effet la plus grande célébration carnavalesque de l’année. Au Moyen Âge, Mardi Gras permettait de se travestir et de transgresser l’ordre établi en toute impunité. Les riches se grimaient en pauvres et les hommes se déguisaient en femmes pour caricaturer les classes et les genres. Le carnaval tel que nous le connaissons serait né en Italie au XIe siècle. Les premiers masques seraient apparus au XIIIe siècle, assurant l’anonymat et levant les interdits liés aux comportements de classe. L’ordre social était ainsi bouleversé pour le plus grand amusement des participants. Aujourd’hui, s’il n’est plus réellement question de bouleversement social, l’esprit de transgression persiste en filigrane et le déguisement reste de mise dans les défilés encadrés. Chaque carnaval français cultive ses propres traditions. À Dunkerque, depuis les années 1960, les carnavaleux s’arrêtent devant l’hôtel de ville où le maire et son conseil municipal lancent des harengs fumés à la foule, en hommage à la pêche qui nourrit la ville et ses habitants. A la Nouvelle-Orléans, les festivaliers de Bourbon street tendent les bras vers les chars, et exhibent parfois leurs poitrines pour recevoir des beads, des colliers de perles en plastique. Le lancer de beads remonte à la fin du XIXe siècle, le roi du Carnaval attribuait des couleurs royales aux colliers (l’or pour le pouvoir, le vert pour la foi) qu’il lançait aux personnes qui incarnaient selon lui la valeur attribuée à ces couleurs.
Où se retrouve-t-on pour fêter Mardis Gras ?
En France, de nombreuses municipalités organisent des festivités à leur échelle. Au niveau national, les carnavals les plus prisés sont ceux de Dunkerque et de Nice. Ailleurs dans le monde, les carnavals de Rio, de la Nouvelle-Orléans et de Venise voient défiler chaque année des milliers de touristes venus s’émerveiller devant les chars, danser avec les bandes, attraper des beads et s’imprégner de l’ambiance unique.
Pourquoi mange-t-on des crêpes le jour de Mardi Gras ?
Mardi Gras célèbre l’opulence avant l’abstinence. La fête est aujourd’hui l’occasion de consommer en abondance des crêpes, mais aussi des gaufres ou encore des beignets. Historiquement, cette coutume culinaire provient de la nécessité d’épuiser les ressources de beurre et d’œufs qui ne seront pas consommés durant la période de Carême. Si les douceurs varient selon les régions du monde, il est difficile de dater avec précision leur apparition. À Lyon, par exemple, où l’on déguste les généreuses bugnes lyonnaises, on estime qu’elles seraient apparues au XVIe siècle, dans le sillage des marchands italiens.