Trompette de la mort : carte d'identité
Nom commun :
Trompette de la mort, trompe-la-mort, trompette des Maures, calice de la mort, craterelle, corne d'abondance, trompe d'amour, champignon noir, truffe du pauvre...
Nom scientifique : Craterellus cornucopioides
Règne : Fungi
Division : Basidiomycota
Classe : Agaricomycetes
Ordre : Cantharellales
Famille : Cantharellacées
Genre : Craterellus.
Reconnaitre une trompette de la mort
En forme de trompette ou d'entonnoir, le chapeau se dévoile comme un réceptacle. Jeune, il s'apparente à un tube, puis il s'ouvre en formant un pavillon creusé jusqu'à la base du pied. La surface est légèrement pelucheuse, gris cendrée à gris bleuté, couverte de quelques rides plus ou moins saillantes. La marge est mince, ondulée, repliée sur la surface externe, puis irrégulièrement étalée.
Mince, de consistance élastique sous l'humidité, fragile par temps sec, sa couleur varie du grisâtre au noirâtre en passant par le beige clair.
Il arrive de découvrir des exemplaires colorés d'une vague teinte jaunâtre. Une coloration qui pourrait être provoquée par l'absence d'un oligo-élément de zinc présent dans le sol et qui permet aux autres de présenter leur teinte courante. Creux, amincit du haut vers la base, où il devient légèrement renflé, le pied se développe sur 3 à 12 cm, parfois beaucoup plus. La surface est colorée de gris cendré, de gris bleu, ou de brun, parcourue de fines veines fibrilleuses.
La chair des trompettes de la mort exhale une agréable odeur fruitée et douce.
Où et quand trouver la trompette des morts
Il y a les années "sans", mais fort heureusement, il y a les années à trompettes. Associée à la même famille que les girolles ou chanterelles en tube, la trompette des morts est une espèce courante. Courante, mais sensible aux conditions climatiques. Elle pousse dans la fraîcheur des bois de feuillus, sous les charmes, les chênes, les hêtres, les châtaigniers ou les noisetiers, plus rarement sous les conifères si ce n'est les épicéas de montagne, mais très fidèle, elle revient chaque fois dans les mêmes stations.
On peut trouver la trompette de la fin de l'été, jusqu'au début de l'hiver, sous le couvert des feuilles mortes des sols humides et boueux, les chemins forestiers et les taillis. Les années pluvieuses lui sont très favorables, comme pour la plupart des chanterelles. En plein été, surveillez le ciel ! Si la pluie et les averses font grogner les vacanciers en quête de soleil, la trompette n'en a que faire, bien au contraire. En août, ou même à la mi-juillet, une poignée de trompettes toutes fraîches sera toujours une belle surprise dans l'assiette.
Selon le taux d'humidité du moment, elle apparaît en importantes colonies, notamment dans les jeunes hêtraies. En automne, cachée sous le lit des feuilles récemment tombées, elle est difficile à trouver du premier coup d'oeil. Pourtant, à qui sait regarder et prendre son temps, elle se montre parfois d'une incroyable abondance, d'où son nom de cornes d'abondance. Il est rare, en effet, de n'en découvrir que quelques sujets. Si la trompette se dévoile, vous serez surpris, une fois accroupi, de l'importance de votre découverte.
Comment ramasser les trompettes de la mort ?
Afin d'opérer un premier nettoyage des trompettes qui évitera de souiller l'ensemble de la cueillette de trompettes de la mort, il est préférable de couper la base du pied dès le ramassage. En revenant des bois, après l'inspection méticuleuse qui accompagne tous les retours de cueillette, il est nécessaire de fendre le champignon dans sa longueur en évitant de le laver. Il suffit de brosser délicatement l'intérieur où des petits débris, des insectes ou des larves trouvent souvent refuge.
Difficile à confondre
Difficile, voire impossible de confondre la Trompette des morts avec un autre champignon. Seules la Chanterelle cendrée (Cantharellus cinereus) et la Chanterelle sinueuse (Cantharellus sinuosus), peuvent ainsi prétendre à quelques vagues ressemblances. Elles sont toutes deux de très bons comestibles, plus petites, mais surtout plus rares. Eviter de ramasser les éléments trop âgés qui se distinguent par une masse informe et spongieuse, rendant le champignon particulièrement fragile et désagréable au toucher.
"(...) Et puis, le révélateur continuant son alchimie, apparaissent des cercles troublants de perfection.
Seules, des sorcières sont capables de tels prodiges. Mêmes les scientifiques, peut-être par peur des représailles, n'ont pas osé complètement débaptiser les "ronds de sorcières" tant leur présence est évidente.
Cette qualité ou ce défaut n'affecte manifestement pas les trompettes. Il faut un oeil exercé, incité par une imagination féconde, pour voir dans les figures qu'elles dessinent un quelconque ordonnancement.
Aux yeux des profanes, nos trompettes semblent pousser n'importe où et n'importe comment.
Même quand on les appelle pompeusement cornes d'abondance, nos trompettes ont bien du mal à faire entendre un début de renommée culinaire. On n'est même pas sûr qu'elles soient vraiment des morts. Selon certains on devrait dire des Maures.
Moi, ce dont je suis sûr c'est que j'en mangerais sur la tête d'un mort, même d'un teigneux."
Article réalisé par Gérard Houdou et Jean-Pierre Fleury.