Principe de la rusticité
Pour vous en assurer, il vous faut connaître les "zones de rusticité" minimales de votre région. Ces zones permettent de savoir quelles plantes peuvent supporter les gels hivernaux sans protection. Elles ont été établies sur le principe que certaines plantes ne supportent pas le gel prolongé. Trop fortement exposées, elles meurent et leurs chances de "repartir" par les racines s’avèrent alors bien souvent incertaines. Par exemple, l'hiver de 2009/2010 ainsi que celui de 1985/1986 ont été très rigoureux en Europe et nombre de bananiers, mais aussi de mimosas ont gelé, même dans les régions méridionales.
À chaque plante, les horticulteurs ont associé une tolérance maximale au gel, autrement dit une zone de rusticité minimale, qu’il est nécessaire de connaître sous peine de la voir mourir en cas de gel. Pour cela, lisez bien les étiquettes avant d'acheter une plante, et considérez le chiffre qui indique la zone de rusticité.
Zones de rusticité des plantes
On distingue jusqu'à 11 zones, chacune étant elle-même divisée en sous-zones de suffixe "a", "b" et "c" (la zone "c" étant légèrement plus chaude que les autres).
La France est comprise entre la zone 4 (la plus froide : jusqu’à - 20° C), qui correspond au rude climat de montagne des Alpes et du Jura, et la zone 10 (la plus chaude : 0 à + 5° C), située sur l’étroit bord de mer de la Côte d’Azur.
Légende :
- Zone 4 : tolérance comprise entre -28,9°C et -34,4°C ;
- Zone 5 : tolérance comprise entre -23,4°C et -28,8°C ;
- Zone 6 : tolérance comprise entre -17,8°C et -23,3°C ;
- Zone 7 : tolérance comprise entre -12,3°C et -17,7°C ;
- Zone 8 : tolérance comprise entre -6,7°C et -12,2°C ;
- Zone 9 : tolérance comprise entre -1,2°C et -6,6°C ;
- Zone 10 : tolérance comprise entre +4,4°C et - 1,1°C.
Fleurs hors zone : ce qu’il faut faire
Bien entendu, rien n’empêche de planter des végétaux dans une zone inférieure. Dans ce cas, il est nécessaire de protéger la plante.
Pour cela il existe plusieurs solutions :
- pour la zone de rusticité immédiatement inférieure, il faut protéger le pied de la plante à l’aide d’un paillis végétal ou autre ;
- pour des zones plus basses encore, il faut cultiver les plantes en pot et les rentrer à l'abri avant les premières gelées (en novembre).
Certains types de plantes sont particulièrement fragiles : c’est le cas de beaucoup de bulbes à fleurs, qui doivent être déterrés à l'automne et rentrés au chaud pendant l’hiver avant d’être replantés au printemps. Autre cas : beaucoup de vivaces ne pouvant pas être protégées doivent être éliminées chaque année et multipliées en pratiquant des boutures en automne ou en récupérant les graines. Elles sont alors cultivées "en annuelles".
Bien mesurer votre micro-climat
Attention car la connaissance de la zone de rusticité ne suffit pas pour s’assurer de la pérennité des plantes en pleine terre en hiver.
Parmi les facteurs qui rendent la classification douteuse dans certains cas, les micro-climats sont déterminants. Certaines vallées sont réputées glaciales dans des contrées pourtant douces.
De même, l'humidité a des conséquences sur la résistance au froid de beaucoup de végétaux. Ainsi, la pluie, le brouillard et la neige (même si cette dernière peut être relativement protectrice par rapport au froid) peuvent interdire la culture de plantes qui résisteraient sans problème en climat sec à des températures même inférieures.
Dans tous les cas il est donc fortement conseillé de faire des relevés dans votre jardin. Pour cela, munissez-vous du matériel adéquat. Équipez-vous d’un thermomètre à minima et à maxima ou d’une petite station météo électronique avec capteurs intégrés, comportant un thermomètre, un hygromètre et une girouette. La plupart de ces appareils permettent également d’effectuer des historiques précis des précipitations et des températures, ainsi que des moyennes à la semaine, au mois et à l’année : tout ce qui est utile pour connaître l’écart permis par rapport à la zone de rusticité.