Faire la vaisselle à la main utilise moins d'eau que le lave-vaisselle
Faux. A moins que vous n'utilisiez deux bacs que vous remplissez à peine d'eau, faire la vaisselle soi-même n'économise pas plus d'eau que le lave-vaisselle, au contraire. Si plus d'1 foyer sur 2 est équipé d'un lave-vaisselle, cette idée reçue, largement répandue, incite les propriétaires à sous-utiliser leur machine.
Or, si vous disposez d'un équipement récent, un cycle de lave-vaisselle utilise entre 6 et 20 litres d'eau selon les programmes contre 30 à 50 litres pour une vaisselle à la main, voire beaucoup plus si l'eau coule en continu, même à faible débit.
Le lave-vaisselle est en outre plus économe en énergie qu'une vaisselle à la main, 1 contre 2,5 kWh à condition de posséder un appareil de classe énergétique A (A+ à A+++).
Manger de la viande n'a aucun impact sur l'environnement
Faux. Outre les méfaits d'une consommation excessive de viande sur l'organisme, la production intensive de viande pour répondre à la demande mondiale croissante est très néfaste pour la planète. En France, la consommation moyenne est de 89 kg/an soit près de 250 g/jour (un peu plus que la moyenne européenne qui est d'environ 220 g/jour).
Aliment de base du bétail, les céréales sont sur-cultivés dans le monde avec les conséquences que nous connaissons : consommation d'eau, déforestation, émission de gaz à effet de serre, utilisation d'engrais et pesticides, destruction des écosystèmes et de la biodiversité... Selon la FAO, environ 15% des émissions de gaz à effet de serre proviennent directement de l'élevage, et notamment de celui d'agneau et de bœuf. Quant à la production de viande en général, elle utilise 70% de la surface agricole utile mondiale (pâturage + production de céréales).
L'élevage industriel de bœuf détient également la palme de la consommation d'eau : environ 15 000 litres pour 1 kg ! En comparaison, l'élevage d'1 kg de porc nécessite 4 800 l et la culture de la pomme de terre seulement 300 l ! Quant à l'élevage en général, il est le plus gros pollueur de l'eau : antibiotiques, produits chimiques, déchets, pesticides, ammoniac..
Pour diminuer notre empreinte sur la planète et sauvegarder l'avenir alimentaire des futures générations, il faudrait limiter notre consommation de viande. Pour info : un régime végétarien nécessite deux fois moins d'eau qu'un régime traditionnel avec de la viande.
A titre individuel, on ne peut rien faire pour la planète
Faux. Il existe de nombreux moyens au quotidien permettant d'économiser l'énergie, très simples à mettre en œuvre et bénéfiques pour la planète mais également le porte-monnaie.
La raréfaction de l'eau au niveau mondial exacerbée par le changement climatique est une des crises majeures de l'humanité. Si, en France, cette problématique est moins aiguë que dans d'autres régions du globe, elle devrait toutefois bientôt impacter le sud-ouest et notamment la recharge des nappes phréatiques. Dans ce contexte tendu, réduire sa consommation d'eau est une évidence :
récupérer l'eau de pluie pour l'arrosage du jardin, le lavage de la voiture... ;
limiter le nombre de bains, préférer les douches moins gourmandes en eau : 150 contre 75 l d'eau en moyenne, soit 0.45€ contre 0.22€ sur la base d'un prix de l'eau à 3€ le m3 sachant que les tarifs sont très variables d'une commune à une autre (ex 1.5 € à Antibes, 5.16 à St-Quentin) ; à ce tarif, il faut rajouter le prix de l'électricité (0.14 € le kwh au 1er août 2016), soit pour un bain, 0.84 € et pour une douche de 5 minutes, 0.42€ ; le total s'élève donc en moyenne pour un bain à 1.29€ et pour une douche : 0.64 € ;
limiter les arrosages au jardin (principe de la permaculture) ;
installer de réducteurs de débit sur les robinets ;
boire de l'eau du robinet plutôt que de l'eau en bouteilles qui a, outre son prix, un fort impact sur l'environnement...
Quelques éco-gestes avec les équipements de la maison :
choisir des équipements performants de classes énergétiques A ;
utiliser des ventilateurs plutôt que des climatiseurs, des ampoules basses consommation à économie d'énergie ;
réduire les déperditions de chaleur l'hiver (isolation des tuyaux, fermeture des volets, installation de bas de portes...), la température de lavage du lave-linge et du lave-vaisselle ;
éteindre les appareils électriques et les lumières quand on quitte une pièce ;
privilégier la lumière du jour, les heures creuses pour faire tourner les machines...
Le documentaire de Cyril Dion et Mélanie Laurent 'Demain' offre une encourageante conclusion à ce thème en montrant une multitude de petites initiatives qui, mises bout à bout, ont et auront un effet boule de neige sur notre manière d'envisager notre rapport à l'environnement.
Les agriculteurs sont les plus gros pollueurs
Faux. En dehors des climato-sceptiques qui réfutent l'argument selon lequel les activités humaines sont seules responsables du réchauffement climatique, il est admis que l'émission de gaz par l'Homme est responsable de l'effet de serre.
Parmi les gaz à effet de serre (GES), le CO2 ou dioxyde de carbone est celui qui contribue le plus à la pollution avec 76% d'émission (Cop21.gouv). Les secteurs de la production d'énergie, de l'agriculture/forêt et de l'industrie sont ceux qui émettent le plus de GES : 80%. La part des transports est quant à elle de 14%.
La combustion de combustibles fossiles (charbon, gaz naturel, pétrole) est en effet l'activité humaine la plus polluante pour l'atmosphère. Quant au secteur économique qui utilise le plus l'énergie fossile et donc émet le plus de CO2, c'est celui de l'électricité et du chauffage. Suivent les secteurs du transport et de l'industrie. Alternative à la production d'énergie fossile : l'énergie verte issue de l'hydraulique, de l'éolien, de la biomasse, du solaire et de la géothermie.
Pour info : la Chine, les États-Unis et l'Inde, les principaux émetteurs de GES, ont ratifié l'Accord de Paris sur le climat en septembre et octobre 2016. L'accord, actuellement ratifié par plus de 55 États représentant plus de 55% des GES, peut entrer en vigueur le 4 novembre 2016, quelques jours avant la COP22.
La pollution de l'air impacte peu la santé
Faux. Les derniers chiffres de Santé Publique France sur la pollution atmosphérique en lien avec l'activité humaine sont inquiétants. 48 000 décès sont en effet imputés chaque année aux particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètres (PM2.5), soit 9% de la mortalité totale. Parmi les autres effets sur la santé : asthme et autres maladies respiratoires, irritations oculaires, maladies cardiovasculaires, naissances prématurées, troubles neurologiques, cancers...
Les agglomérations de plus de 100 000 habitants sont sans surprise les plus impactées par la pollution avec une réduction de l'espérance de vie de l'ordre de 15 mois. Dans les communes de moins de 100 000 habitants, ce sont 10 mois d'espérance de vie perdue et 9 pour les zones rurales. Malgré l'inquiétude qu'ils suscitent, les pics de pollution sont moins nocifs que l'exposition quotidienne répétée.
Classée cancérigène pour l'Homme par le Centre international de recherche sur le cancer, la pollution de l'air extérieur dans le monde est le risque environnemental le plus important pour la santé.