Jardiner n'est pas bon à la santé
Faux. Le jardinage est une activité 'thérapeutique'. Stimulant à la fois le physique et le mental, le jardinage sociabilise lorsqu'il est pratiqué dans un cadre avec d'autres jardiniers amateurs sans parler du plaisir de la créativité liée à l'effort, du partage de valeurs communes... D'ailleurs, il existe une thérapie associée au jardinage : l'ortithérapie.
Déjà, les médecins égyptiens dans l'Antiquité avaient compris que le jardin était bénéfique pour soigner les personnes royales atteintes de maladie mentale, les mutilés de guerre... Suite aux travaux du psychiatre américain Benjamin Rush fin 18ème sur l'effet curatif des plantes et du jardinage sur les malades mentaux, la pratique du jardinage comme soin s'est répandue notamment aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni et au Japon.
En France, il n'existe à priori qu'une seule formation de thérapie par le jardinage ouverte à tous mais non reconnue : jardin de soin et de santé dans le merveilleux cadre de Chaumont-sur-Loire ; un D.U. en ortithérapie à l'Université de Toulouse serait en préparation...
On commence à voir apparaître des jardins de soins notamment dans les hôpitaux et maisons de retraite, même si leur nombre est très réduit par rapport à l'Angleterre, l'Allemagne ou encore les États-Unis : jardin « Art, mémoire et vie » du CHU de Nancy, Centre Baclesse Caen, EHPAD La Charmille St-Quirin, EHPAD de Peyrehorade Landes...
Dérivée du mot latin hortus (jardin), l'ortithérapie peut s'appliquer à des personnes malades comme bien portantes, à des enfants comme des personnes âgées... Stimulation de tous les sens, le jardin thérapeutique permet de se soigner soi-même : « Mon corps est un jardin, ma volonté est son jardinier » (Shakespeare).
Le jardinage n'est pas un sport
Faux. Jardiner s'apparente à un entraînement physique outdoor. Cela permet de brûler des calories, exercer son endurance, améliorer la souplesse de ses articulations tout en renforçant ses muscles.
Recommandé par les professionnels de la santé, le jardinage est un sport doux qui sollicite notre corps avec modération. Moins agressif que la plupart des sports avec la répétition de gestes lents, le jardinage est également bon pour le mental. Pour monechelle.fr, un homme perd plus de calories en coupant du bois pendant 1 heure (493) qu'en faisant du vélo à 20 km/h (387) ; la perte de calories pour une femme est plus importante si elle tond sa pelouse pendant 1 h (341) que si elle s'adonne à la natation (323) !
Pour ceux qui doutent encore des bienfaits du jardinage sur le corps par rapport au sport, pourquoi ne pas essayer la Green Gym ? Initiée en 1998 par the British Trust for Conservation Volunteers dans l'optique de recruter des volontaires pour l'entretien des parcs et jardins communaux, la gymnastique écologique fait rimer fitness classique avec entretien de jardin. Bêche, binette, brouette, cisaille, désherbeur, élagueur, épinette, fourche, grattoir, houe, pelle, pioche, râteau, scie, sculpte-haie, sécateur, serfouette, serpette, transplantoir, triandine, trident... remplacent les habituels instruments de musculation pour des séances au grand air très relaxantes. Alors, à vos pioches !
Le jardinage, c'est fatigant
Vrai et faux. C'est vrai que le jardinage peut être épuisant si vous utilisez les anciennes techniques de culture qui consistent par exemple à retourner la terre avec une triandine ou une fourche à bêcher.
Les adeptes du jardinage naturel optent pour des techniques bien moins fatigantes et meilleures, selon eux, pour le potager. Bêcher profondément et retourner la terre aurait comme fâcheuse conséquence de modifier sa structure, une structure comparable à celle d'un être vivant avec une peau (la couche supérieure) et des organes (la terre arable faite de plusieurs couches) assurant les échanges d'air, d'eau et de chaleur.
Vous connaissez la grelinette ? Inventé par André Grelin (1963), cet outil de jardinage facile à manipuler même pour les plus faibles d'entre nous avec son système de levier possède deux atouts : préserver le dos et les organismes vivants du sol. La circulation de l'air est également améliorée de même que la capacité de rétention de la terre. Le principe : une simple défragmentation du sol qui n'inverse pas l'ordre des couches grâce à un outil à deux manches muni de longues dents biseautés qui l'on bascule de droite à gauche.
Ce principe de la préservation de l’écosystème est la base essentielle de la permaculture, une philosophie visant à faire de son lieu de vie un système harmonieux qui imite au plus près la nature et favorise les interactions entre tous les êtres vivants.
Écosystème complet, le jardin en permaculture économise les gestes et l'eau. Pas de bêchage, pas d'arrosage, pas d'engrais, pas de pesticides, pas de désherbage... et pourtant davantage de fruits et de légumes que vous n'auriez jamais imaginé produire !
Le principe :
des planches ou buttes de culture d'une largeur d'environ 1m20 sur lesquelles on ne chemine pas,
la terre n'est jamais retournée mais enrichie en permanence avec des déchets de jardin et de cuisine, des purins (ortie, prêle, consoude...),
les plantes indésirables sont arrachées mais laissées sur place à composter,
la terre est recouverte d'une couverture (foin, paille, compost, plantes vivantes...) qui l'enrichit en se décomposant et la protège des aléas climatiques (pluie, gel...),
diversité des cultures (fleurs, légumes, plantes indigènes, plantes compagnes...) pour favoriser l'interaction entre les végétaux et limiter les maladies (ex soucis et salades, capucines et tomates, œillets d'inde et poireaux, ciboulette et rosier...)...
Les cultures prospèrent très rapidement dans cet humus riche et stable qui, s'il demande un travail un peu conséquent de première mise en place, ne nécessite par la suite qu'un entretien très limité.
Le jardinage, ça coûte cher
Vrai et faux. Excellente thérapie face au stress, le jardinage n'est pas forcément une activité onéreuse. Pratiqué par 75% des français y compris ceux qui n'ont pas de jardin, le jardinage est un loisir où la créativité est primordiale, y compris pour rechercher des solutions économiques. Et il en existe beaucoup !
Pour les urbains, les jardins partagés permettent, pour un coût minime, de devenir acteur de son cadre de vie, de profiter de conseils de pro du jardinage, d'échanger des graines, de développer le lien social... De plus en plus nombreux dans les villes, ces jardins citadins s'approprient les espaces en friches, le bas des immeubles, les quartiers défavorisés et même les toits !
Autre solution pour jardiner pas cher lorsque l'on ne possède pas son propre jardin, consulter les annonces du site je partage mon jardin. Classées par régions, les annonces sont très diversifiées : potager à partager, jardin participatif permaculture, besoin d'aide pour création de jardin bio, jardin contre entretien...
Pour ceux qui possèdent un jardin, faire des économies signifie :
limiter l'achat de végétaux dans les jardineries, de plus en plus chers et souvent moins résistants car trop riches en engrais, ET
privilégier les sites d'échanges de végétaux, très nombreux : graines-et-plantes, trocaujardin, boursedesgraines...
les systèmes d'échanges locaux (SEL) qui connaissent une croissance exponentielle de leurs participants,
les petites annonces : fumier ou paille gratuits, échanges...
la récupération de graines (fleurs et légumes) dans les jardins publics, dans le votre ou celui d'amis : coriandre, cosmos, courge, courgette, escholtzia, tomates... ; dans les petits marchés aux plantes, les plants sont généralement moins chers qu'en jardineries ; on en trouve également lors des vide-greniers...
le jardin en permaculture : beaucoup moins d'eau, pas d'engrais...
les fleurs vivaces, les légumes perpétuels, les plantations avec semis...
les végétaux supportant la sécheresse (graminées, sedum, pourpier...)...
En un mot, soyez créatifs et malins !
Le jardinage, ça prend du temps...
Vrai et faux. Faire un potager classique (bêchage profond, désherbage minutieux, pesticides, arrosage, rangées de légumes identiques...) avec des carrés bien propres et des allées tirées au cordeau sans mauvaise herbe est effectivement exigeant en temps. Comme vouloir que sa pelouse ressemble à un terrain de golf !
La culture sur buttes, un des principes de l'agroécologie et de la permaculture, permet de produire une quantité importante de végétaux sur un espace réduit avec un minimum d'entretien. Une fois mise en place, la butte de permaculture résiste à la sécheresse comme à l'excès de pluie. Riche en matières organiques, elle est vivante et fertile, voire auto-fertile.
Une fois les végétaux installés dans la butte, l'arrosage est très réduit voire inexistant (sauf au moment de la plantation). Le paillage permet de réduire l'évaporation, fertilise et protège le sol tout en limitant la pousse des adventices. La terre n'est jamais remuée. Pas de désherbage. Un peu de taille quand les plants de tomates prennent trop d'ampleur ! Les allées entre les buttes sont également paillées pour maintenir l'humidité et limiter le désherbage. Une fois la saison terminée, couper au sécateur les végétaux en petits bouts et les laisser sur la butte à composter. Pas besoin de tout arracher, mettre dans un sac, aller à la décharge... Et l'année d'après, un peu de compost et c'est reparti.
Il existe plusieurs façons de constituer sa butte de permaculture parmi lesquelles la butte en lasagnes.
Le principe : des couches successives de matières riches en carbone (paille, carton, sciure, bois sec de différentes tailles...) et de matières riches en azote (déchets de cuisine, tontes de gazon, orties fraîches...) sur une hauteur d'environ 30 cm avec beaucoup d'eau au début pour favoriser la fermentation. On peut ajouter de la cendre de bois, du purin (ortie, consoude...), du bois pourri, du fumier au milieu des couches avant de terminer par une couche de compost (à acheter en déchetterie à petit prix ou à récupérer gratuitement chez les agriculteurs si vous n'en avez pas suffisamment) et une couche de mulch (foin, paille). La butte dite 'forestière' utilise par exemple comme première couche des troncs en décomposition. Quel que soit le type de butte créée, un potager sur butte est constitué d'un humus riche propice à des cultures abondantes, et cela presque sans entretien !
Quant à votre gazon, la tonte doit être soignée, mais arrêtez de le tondre dès qu'il a quelques mm : vous favoriserez la diversité de la flore et de la faune et le rendrez moins gourmand en eau tout en économisant votre temps. Il existe des gazons écologiques (biodiversité, champêtre..) avec des mélanges de fleurs, plantes mellifères, légumineuses et graminées à gazon moins gourmands en eau et très résistants. Effet esthétique garanti pour un minimum d'entretien !