Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) a rendu public son rapport sur l’état de la population mondiale mardi 13 novembre. Cette étude révèle que 222 millions de femmes dans le monde n’ont aucune possibilité de se protéger sexuellement. 54 millions de grossesses non désirées pourraient ainsi être évitées.
Les femmes des pays en voie de développement sont principalement concernées par cette analyse. L'accès global aux méthodes de contraception est pourtant primordial. Celui-ci permettrait de réduire de 46% la mortalité infantile et d’éviter 26 millions d’avortements par an en moyenne. Le Maroc compte ainsi 13% de la mortalité maternelle due à des avortements clandestins pratiqués dans des conditions d’hygiène douteuses. Le National Health Service britannique a permis le 15 mai dernier de découvrir que l’avortement est de plus en plus considéré par les femmes britanniques comme un moyen de contraception : 34% des avortements ont été répétés en 2010, en moyenne une IVG sur trois l’est. En France, les derniers chiffres de l’Ined montrent que quatre femmes sur dix auraient pratiqué une interruption volontaire de grossesse au moins une fois dans sa vie. Et pour 35 % d'entre elles, ce ne serait pas la première fois.
Rapport de cause à effet entre contraception et éducation
L’UNFPA souligne dans son rapport que les femmes n’ayant pas accès aux contraceptifs étudient moins longtemps en moyenne et que les chances d'obtention du diplôme de fin d'études secondaires est réduit de10 % environ. Le salaire de ces jeunes mères représente une perte de 2 400 dollars au maximum par rapport à celui qu’il aurait été si elles avaient fini leurs études.
"Pour la majorité de la population des pays en développement, et notamment des pays les plus pauvres, les capacités de déterminer la taille de sa famille sont rares et insuffisantes", selon le rapport. L’UNFPA demande donc à la Communauté internationale de s’engager pour atteindre un objectif : permettre à 120 millions de femmes de pouvoir se protéger sexuellement en 2020. Un défi de grande envergure pour améliorer l’éducation, la parité et diminuer la mortalité (maternelle ou infantile).