Marre de Facebook ? Ne serait-il pas temps de passer à autre chose ? Alors que le géant des nouvelles technologies n'en finit plus d'abreuver le monde de nouveautés cosmétiques et un brin intrusives, les adolescents, principale cible du réseau social, prennent leur distance. Pour aller où ? Vers des réseaux sociaux asiatiques plus engageants…
L'affaire est entendue : pour les adolescents, Facebook n'est plus aussi cool qu'avant, et ce particulièrement parce que le célèbre réseau social est depuis quelques années de plus en plus investi par les parents. Mais pas seulement : les multiples évolutions du programme ont permis à Zuckerberg et à son réseau d'entreprises marketing tentaculaire de prendre un peu plus le pas sur les informations personnelles des utilisateurs. Tant et si bien que ces derniers ont fini par prendre conscience que certaines informations et échanges n'avaient pas lieu d'être sur Facebook. Une bonne façon de protéger sa vie privée sur internet, sans cesse exploitée par les publicitaires.
Si l'entreprise de la Silicon Valley a bien saisi – chose qu'elle rappelle dans son dernier rapport annuel – que les jeunes se dirigeaient de plus en plus vers des produits et services utilisés comme substituts, elle est aussi consciente que ces derniers ne peuvent pas quitter du jour au lendemain un réseau composé d'un milliard d'utilisateurs. Quoiqu'il en soit, ces substituts, bien que marginaux par rapport au géant, commencent à prendre de l'importance.
Des applis venues d'Asie qui battent tous les records
Au-delà du fait que Facebook occupe toujours la première place parmi les réseaux utilisés par les 13-24 ans, les adolescents sont nombreux à se tourner vers Instagram, Twitter ou encore Tumblr. Mais ce n'est pas tout : toujours plus nombreuses, des applications venues d'Asie remportent un succès colossal. C'est notamment le cas de WeChat, qui a déjà dépassé les 300 millions d'utilisateurs en janvier, deux ans seulement après son lancement. Cette dernière permet à l'utilisateur de discuter en direct avec ses amis connectés, de partager des photos et vidéos, de se géo-localiser mais aussi de passer des appels.
Ces fonctions limitées et son utilisation simplifiée sont à l'origine de son succès. En Asie, tout le monde l'utilise. Et l'entreprise qui dirige le service, le groupe chinois Tencent, réalise un chiffre d'affaires de 3,5 milliards d'euros, grâce notamment à la publicité en partenariat avec des marques comme Starbucks et Nike. Récemment installé en Inde et en Australie, WeChat devrait prochainement s'implanter en Europe et aux États-Unis.
Dans la même veine, le programme Line, venue du Japon, a déjà séduit 120 millions d'utilisateurs depuis son lancement en 2011. Ce dernier offre la possibilité de discuter gratuitement avec ses amis via des appels et des messages instantanés dont la particularité est de comporter des autocollants animés, à l'instar des smileys mais en plus évolué. Compte tenue du succès et de la connaissance de la culture japonaise en France, répandue grâce aux mangas, il ne fait selon les spécialistes du marketing aucun doute que le service s'installe sous peu dans l'Hexagone et plus largement en Europe.
Quid du syndrome MySpace ?
Pour l'heure relativement différentes de ce qu'offre le réseau social Facebook, WeChat et Line s'apprêtent à revoir leur logique pour devenir un réseau social à part entière. La possibilité d'appeler ses contacts sera conservée. De telle sorte que les deux plateformes vont se situer à mi-chemin entre Skype et Facebook. En sus de cette avancée, les deux services disposent déjà de nombreuses applications (météo, jeux en ligne, etc.).
De quoi ringardiser Facebook et le faire basculer dans la spirale MySpace, jadis réseau social vedette abandonné du jour au lendemain ? Peut-être pas, mais une chose est sûre : WeChat et Line ayant été pensées d'abord pour le mobile, ces derniers pourraient à l'avenir avoir une longueur d'avance sur Facebook.