À l’heure où la faune se retrouve dans le collimateur du réchauffement climatique, la chasse reste autorisée sur le territoire français. Pas moins de 91 espèces animales figurent sur la liste française des espèces chassables au niveau régional ou national. À la grande surprise de tous, la marmotte, petit mammifère rongeur des montagnes, y est répertoriée. D’ailleurs, l’ouverture de la saison de la chasse à la marmotte a récemment été annoncée, suscitant révolte et indignation auprès de la population.
Le 12 septembre 2021, la France a à nouveau autorisé la chasse à la marmotte. Cette décision préfectorale a aussitôt suscité un débat, amenant notamment le député LREM des Alpes Maritimes, Loïc Dombreval, à faire part de son indignation. Tour d’horizon.
Une autorisation préfectorale dans plusieurs départements
Alors que la chasse aux tourterelles des bois fait à nouveau l’objet d’une suspension indéterminée pour la saison 2021-2022, il n’est pas possible d’en dire autant pour la marmotte des Alpes. En effet, ce mammifère rongeur des montagnes, inscrit sur la liste des espèces chassables en France depuis un arrêté ministériel de 1987, est encore librement chassé de nos jours. Sa saison est d’ailleurs ouverte depuis le 12 septembre 2021 dans différents départements. Suivant l’arrêté préfectoral qui autorise l’abattage du petit animal, la chasse à la marmotte s’étend sur :
- Trois semaines dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et de l’Isère ;
- Un mois dans les communes autorisées des Alpes Maritimes ;
- Deux mois en Haute-Savoie et en Savoie.
Une chasse marginale et dépassée par le temps
À l’annonce de l’autorisation officielle de la chasse à la marmotte, le député Loïc Dombreval, du parti LREM, a pris la parole sur Twitter, étalant sa surprise et sa déception face à cette décision. Selon lui, la chasse prenant pour cible ce mammifère rongeur cousin des écureuils n’a plus lieu d’être dans le pays. Il en exige ainsi l’abolition, tout en précisant que la chasse en général, un loisir controversé mais réglementé, n’est pas concernée par sa requête. Pour ce faire, le député a rédigé une lettre officielle à l’attention du Préfet des Alpes-Maritimes, dans laquelle il prie ce dernier de saisir un arrêté ministériel pour faire interdire la chasse à la marmotte. Pour rappel, cette pratique est déjà bannie dans 25 communes du département, une disposition que le député du LREM souhaite voir s’étendre sur tout le pays.
La marmotte, un mammifère exposé à divers dangers
Le congrès mondial de la nature, qui s’est tenu le 3 au 11 septembre 2021 à Marseille, encourage la mise en place de solutions pour la biodiversité. Quelques semaines plus tard, la décision par arrêté préfectoral qui autorise la chasse à la marmotte est tombée. Pourquoi l’espèce continue-t-elle d’être abattue par plaisir ? Toujours selon le député Loïc Dombreval, la marmotte est la malheureuse cible d’entraînements à la chasse de par son absence de réactivité. En outre, ce mammifère est principalement abattu pour être cuisiné, tradition heureusement en perte de vitesse. Bien qu’elle ne fasse pas l’objet d’un suivi particulier, la population de la marmotte diminue progressivement. L’animal est notamment la proie des chiens de bergers, mais aussi des randonneurs qui le nourrissent d'aliments inadéquats et surtout, du changement climatique.