Le GIEC avait rendu public un rapport portant sur les effets avérés du réchauffement climatique le 28 février dernier. Il s’agit du second volet du sixième rapport d’évaluation du groupe d’experts climat. À travers ce dernier, les climatologues tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences incontournables du réchauffement, déjà visibles à l’heure actuelle. Sans action humaine concrète, la situation est vouée à dégénérer pour les deux décennies à suivre. Hélas, le rapport du GIEC, destiné à l’information publique, a complètement été noyé dans l’océan médiatique.
Entre l’incessante crise sanitaire, l’invasion russe en Ukraine ou encore la fin du port obligatoire du masque en France, le dernier rapport du GIEC est passé inaperçu derrière les écrans. Décryptage.
Une urgence mondiale volontairement ignorée de tous
La dernière œuvre de Netflix, Don’t Look Up, un film qui fait réfléchir sur le réchauffement climatique et la négligence médiatique qui l’accompagne sont les écrasants reflets de la réalité. La manière dont le rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) sur les impacts du réchauffement climatique a été passé sous silence dans les médias le confirme. Le 28 février dernier, le groupe d’experts du climat faisait part des aléas climatiques inévitables et irréversibles engendrés par la hausse des températures. Cette actualité de premier ordre, qualifiée d’urgence inhérente à la survie de l’Homme, est loin d’avoir reçu la couverture médiatique attendue. Le sujet a été complètement éclipsé par d’autres événements du moment, pour ne citer que la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Pourtant, le GIEC considère qu’il est, dans ce cas, question de priorité. Une urgence ne devrait pas en chasser une autre.
La situation climatique en pleine dégénérescence
Le bilan du dernier sommet de la COP26 avait renforcé les clauses de l’Accord de Paris visant à limiter à +1,5°C le réchauffement climatique. Bien que l’intention soit globalement noble, le rapport du GIEC indique que même un seuil minimal de +1,5°C aura de multiples impacts sur l’environnement et la biodiversité. Nombre des effets craints et identifiés par les scientifiques se manifestent déjà à l’heure actuelle et pas qu’au niveau de l’épicentre du réchauffement, la ville la plus au nord du globe. Canicules, sécheresses, cyclones et inondations s’enchaînent et menacent d’extinction, d’après le rapport, entre 18 à 30% des espèces. Le GIEC précise qu’au-delà de ce seuil visé par l’Accord de Paris, les conséquences climatiques s’intensifieront au point de devenir intolérables et irréversibles, d’où le caractère urgent du rapport.
Quelques minutes de diffusion médiatique sans impact
Le point de rupture de la Terre est imminent, c’est un fait qui peut difficilement être ignoré. Pourtant, au grand regret des experts, les médias mainstreams trouvent encore le moyen de faire l’autruche face à cette réalité écrasante. À la publication du rapport, le sujet a été abordé par les grands noms du média français (TF1, M6, Arte, France Télévision) pour un total chrono de 3 minutes ! Sans grande surprise, l’urgence du message n’est pas passée et les climatologues s’en indignent. Pour le public, un message que les médias négligent est un message non urgent, ce qui, dans ce cas-ci, est loin d’être le cas.