La protection et l’entretien de la biodiversité, à l’heure où la planète frôle la catastrophe écologique, sont une préoccupation de premier ordre. Chacun, à son niveau, peut faire le nécessaire pour contribuer à la préservation de la biodiversité locale. Une manière efficace d’y parvenir serait de transformer le jardin impeccablement soigné en un petit écosystème sauvage, faisant honneur à la flore indigène.
Le jardin naturel est la tendance du moment. Il faut cependant faire la différence entre jardin sauvage et jardin négligé. Décryptage.
Laisser le jardin respirer et évoluer par lui-même
Entre ensauvager son jardin et en négliger l’entretien, la frontière est fine. Ici, il est question de laisser la nature reprendre le pouvoir qui lui revient de droit tout en gardant un œil attentif sur l’évolution de l’espace. Pour ce faire, le jardinier se doit, dans un premier temps, de limiter autant que possible son intervention. Il doit se réconcilier avec l’idée que son nouveau jardin peut très bien se passer de son contrôle. En effet, tenter de s’en mêler serait davantage perçu comme un obstacle pour l’ensauvagement de l’environnement qu’autre chose. À bien y penser, la pratique n’est pas sans rappeler la méthode agricole qu’est la permaculture, où la nature est au volant. En soi, le jardinier est invité à rester en retrait, à observer de loin l’apparition spontanée de nouvelles espèces sauvages et la repousse de sa pelouse. Le besoin d’intervenir par souci d’esthétique doit être fortement réprimé.
Faire place aux espèces végétales indigènes
Chaque région, en fonction de son climat et du type de sol qui s’y trouve, possède une poignée d’espèces indigènes qui poussent spontanément dans les lisières et les friches. Dans le processus de création d’un jardin naturel et sauvage, il est important d’inviter les espèces locales à s’installer au milieu des plantes horticoles. Certaines pousseront d’elles-mêmes dès lors que le jardinier aura commencé à réduire son nombre d’interventions dans le jardin. C’est ainsi que des pissenlits, mauvaises herbes aux bienfaits multiples pour la santé, vont élire domicile dans les espaces verts en cours d’ensauvagement, car le sol est propice à leur épanouissement. D’autres plantes sauvages vont devoir être semées. Il faut alors en récolter les graines dans les friches où elles se multiplient en nombre, puis les planter dans le jardin.
Bannir l’utilisation de produits chimiques
Le principe même d’un jardin naturel et sauvage repose sur l’absence totale, ou presque, d’interventions humaines. Le rôle du jardinier dans ce nouvel espace qui fait honneur à la biodiversité se limite, entre autres, à :
- Faucher la pelouse à la fin de la saison printanière et automnale. Autrement, il faut la laisser pousser naturellement de sorte à la transformer en petite prairie où celles qu'on nomme (à tort) les mauvaises herbes seront accueillies à bras ouverts ;
- Installer une haie champêtre en bordure du jardin pour offrir un refuge à la macrofaune locale.
Autrement, il faut autant que possible éviter de déranger le sol ou encore de recourir à l’usage d’engrais et de pesticides chimiques. Du compost et du paillage déposés aux pieds des plantes horticoles feront amplement l’affaire.