Les pays européens, dont la France, font actuellement face à des flambées successives et effrénées des prix à la consommation. Si l’inflation en elle-même a toujours été d’actualité, la situation s’est dégradée au cours des derniers mois. L’inflation se répercute sur le pouvoir d’achat des ménages qui se doivent, en conséquence, de revoir leur mode de consommation.
Entre la crise énergétique et la crise ukrainienne, la hausse des tarifications de l’électricité et, plus globalement, des coûts à la consommation, ne semble pas près de s’arrêter. Zoom sur les principaux changements observés face à cette situation.
Les mesures prises par les administrations publiques
L’État français a, jusqu’ici, été capable d’endiguer tant bien que mal l’inflation. Certes, la nette augmentation des coûts est inarrêtable. Toutefois, le gouvernement a pris des mesures de protection budgétaire adaptées pour préserver le pouvoir d'achat des ménages et amortir l’impact de l’inflation sur leur portemonnaie. La mise en place du bouclier tarifaire qui permet à l’État de garder le prix de l’électricité sur le marché français sous contrôle fait partie des mesures de gestion de l’inflation. Ce faisant, les ménages ne subissent pas directement le choc de la hausse des coûts et le pays s’accorde les moyens de limiter l’inflation globale des prix par rapport aux voisins européens. En comparaison avec la hausse des prix en Italie, de l’ordre de 9%, l’inflation en France est estimée à 6,5% au mois d’août 2022.
Les mesures adoptées par les ménages et les consommateurs
Les consommateurs français essaient de s’adapter à l’évolution des prix. La hausse drastique des coûts observée au cours des derniers mois, conséquence directe du choc énergétique, a notamment nécessité des changements de mode de consommation. Pour les Français, il n’est plus question d’acheter et de consommer n’importe comment. Les actes d’achat sont plus réfléchis, à la manière des consom’acteurs, et davantage focalisés sur un choix judicieux des produits en fonction des prix. Entre la baisse du pouvoir d’achat et la flambée des prix, les consommateurs ont, pour la plupart, décidé de :
- Adopter une approche plus sobre pour les courses alimentaires ;
- Privilégier les produits aux prix attractifs ;
- Tirer profit des promotions ;
- Fréquenter les enseignes discount.
Des produits alimentaires délaissés à cause de l’inflation
Les répercussions de l’inflation ont engendré des pénuries de certains aliments et une hausse conséquente des coûts pour d’autres produits. Résultat, les consommateurs, dans leur démarche de budgétisation face à l’augmentation des prix alimentaires, ont commencé à s’abstenir d’acheter certains produits communs. L’inflation a créé une privation alimentaire qui concerne principalement :
- La viande et le poisson : 22% des consommateurs ont réduit leur consommation ;
- Les fromages : 11% des ménages sont contraints de se limiter ;
- Les fruits et légumes : 9% s’abstiennent d’acheter des produits frais à cause des prix.
À la place, les consommateurs privilégient les aliments en conserve et les plats industriels, beaucoup plus abordables. L’augmentation du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC), intervenue en août 2022, n’arrive visiblement pas à suivre la hausse généralisée des prix.