La question de l’inclusivité du web est un enjeu majeur pour les acteurs de l’Internet. En France, cette démarche dépasse la dimension citoyenne et s’inscrit dans un cadre légal relatif à l’égalité des droits et des chances. Mise en place en 2005, la réglementation stipule, entre autres, l’obligation des entreprises de veiller à l’accessibilité de leur page web. Pour autant, à peine 30% des contenus digitaux respectent cette recommandation.
L’accès à l’information pour tous, à l’ère de la numérisation, ainsi que l’égalité des chances sont tributaires d’une navigation web inclusive. En soi, un site se doit d’être accessible par nature en se conformant à différents critères. Décryptage.
Penser l’interface du site pour promouvoir sa perceptibilité
Les technologies à base d’IA ont beau faciliter le quotidien des aveugles et malvoyants, leur navigation sur Internet ne s’en retrouvera pas simplifiée pour autant sans la contribution des développeurs. Ces derniers se doivent, dans un premier temps, de travailler la présentation de leur interface web. Une page accessible est une page au design contrasté. Le choix de la police, de la taille des caractères, de la couleur de fond utilisée ou encore celle des textes affichés sont autant de critères qui contribuent à la lisibilité d’un site. Le contenu de la page doit être facilement distinguable et structuré de manière responsive. Pour simplifier davantage la navigation de tous à travers le site, des éléments d’orientation, tels qu’un plan détaillé du site sur la page d’accueil, sont idéalement à mettre en avant.
Adapter le contenu de la page aux déficits visuels et auditifs
Une page web est essentiellement consultée pour son contenu. À l’heure où la majorité des démarches se font par le biais de la Toile, l’accessibilité des sites web est d’autant plus impérative. Pour autant, malgré l’existence d’une loi prévue à cet effet, seulement 26% des pages étatiques dédiées respectent les codes d’accessibilité. Concevoir une page accessible et inclusive, au-delà du design, c’est aussi veiller à intégrer des alternatives textuelles à tous ces contenus médiatiques. Les images et les vidéos doivent pouvoir être retranscrites textuellement ou s’accompagner de sous-titrages pour simplifier leur consultation par des visiteurs souffrant de handicaps auditifs ou visuels. De plus, le contenu rédactionnel du site devra idéalement respecter la méthode du FALC, garantissant l’accès à l’information pour tous.
Structurer le site web de façon claire et utilisable
Par souci d’inclusivité, d’accessibilité et de praticité d’usage, mais aussi pour optimiser le référencement naturel de la page, tous les éléments d’appel à action du site doivent s’accompagner d’un libellé descriptif. C’est notamment de cette manière que les visiteurs déficients visuels naviguant en ligne à l’aide d’un lecteur de site tiers pourront s’orienter efficacement à travers la page. Un maximum d’aides contextuelles doit toutefois être mis à disposition ainsi que la possibilité de parcourir de manière fluide les éléments du site avec le clavier :
- Touches directionnelles ;
- Tabulation ;
- Etc.
En plus d’élargir l’audience d’une page web, cette démarche vers l’accessibilité participera à la réduction de la fracture numérique et de l’illectronisme.