Ballonnements, troubles du transit, nausées ou encore brûlures, les maux de ventre peuvent être consécutifs à un évènement stressant. En cas de situation stressante, les systèmes hormonal, nerveux et immunitaire réagissent, influant directement sur les intestins. Voici ce qu'il faut savoir sur le sujet.
D’après la recherche et la médecine, hormis les répercussions sur le moral ou sur le sommeil, le stress déclenche également des troubles organiques et fonctionnels sur le système digestif.
Une perte de contrôle par le cerveau
En cas de situation stressante, le cerveau réagit pour permettre à l’organisme de s’adapter aux nouvelles conditions, notamment en inhibant l’action de l’amygdale sur la peur. Toutefois, dans le cas où le facteur stressant persiste, une perte de contrôle peut être constatée, notamment au niveau de l’amygdale, entrainant des effets néfastes sur la santé, notamment sur le système digestif. Cela se traduit entre autres par le ralentissement du transit de l’intestin grêle ou par la stimulation de la motricité et la sécrétion du côlon favorisant des diarrhées. Par ailleurs, une modification des populations de bactéries tapissant le tube digestif et de la perméabilité de la muqueuse intestinale, pouvant entrainer une inflammation, est constatée.
Interaction entre les intestins et le cerveau
Les symptômes faisant suite à une situation stressante proviennent des systèmes hormonal, immunitaire et nerveux entre le cerveau et l’intestin. Cette connexion s’effectue par le biais des voies nerveuses sympathiques, mobilisant les réserves d’énergie et faisant travailler vigoureusement le cœur. Cette interaction se fait également via le système parasympathique, notamment le nerf vague assurant la détente des muscles, le ralentissement du cœur et l’augmentation de la vidange des intestins, fonctionnant au ralenti. Commandant le rectum et la vessie, l’inhibition de l’action de ce nerf entraine la fréquente envie d’aller aux toilettes face à une situation stressante. L’altération du fonctionnement de ces deux nerfs entraine également l’inflammation des intestins, engendrant des douleurs abdominales.
Appareil digestif : le second cerveau
Prônant la neurogastroentérologie, le professeur Michael Gershon, directeur du département d'anatomie et de biologie cellulaire de l'université de Columbia, affirme que le système nerveux de l’appareil digestif dispose de sa propre intelligence et activité cérébrale. Il soutient que 90% de la sérotonine est emmagasinée dans la paroi intestinale. Les phobies, l’anxiété ou encore la peur naissent, selon ce scientifique, au niveau du cerveau intestinal.