L'implant contraceptif Essure, fabriqué et commercialisé par la firme Bayer, est dans la tourmente.
En France, près de 120 000 femmes ont eu recours à l’implant contraceptif Essure depuis sa mise sur le marché, en 2002. Sous le coup de plusieurs actions en justice aux Etats-Unis, le géant Bayer doit cette année faire face à une assignation au tribunal de l’association française Resist (Réseau d’entraide, soutien et informations sur la stérilisation tubaire). En cause : d’importants troubles de la santé potentiellement liés à la mise en place du dispositif.
Qu’est-ce que l’implant Essure ?
L’implant Essure est un dispositif de contraception définitive destiné aux femmes qui ne désirent pas ou plus avoir d’enfant. L’implant est composé de deux petits ressorts implantés dans les trompes de Fallope. L’implantation est réalisée en ambulatoire, et ne nécessite ni incision, ni anesthésie. Le dispositif en place permet l’installation d’une fibrose qui aboutira à l’obstruction définitive des trompes de Fallope en quelques mois.
Quels sont ses dangers ?
Le fabricant présente cette méthode de contraception définitive comme sûre et non invasive. Cependant, la procédure n’est ni anodine, ni indolore. Les femmes ayant recours à Essure peuvent ainsi ressentir d’importantes douleurs abdominales et pelviennes. Les risques allergiques liés au nickel, ou encore les saignements pendant et/ou après la procédure s’ajoutent à une possibilité de migration de l’implant pouvant mener à une perforation des trompes ou de l’utérus.
Entre 2012 et 2016, 646 signalements de troubles ont été rapportés à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Une pétition lancée en ligne appelant la Ministre de la Santé à prendre des mesures a atteint 66 400 signatures. Cette mobilisation a permis le placement du dispositif sous surveillance par l’ANSM, bien que l’agence estime ne pas avoir « identifié d’élément remettant en cause le rapport bénéfice/risque de ce dispositif». Les éventuels effets secondaires et risques de troubles ne sont pourtant pas minimisés et pris au sérieux par les professionnels de la santé.
Début 2016, l’ANSM a exigé de la firme Bayer qu’elle fournisse un livret explicatif stipulant les risques aux femmes concernées.