Tandis que les premiers vacanciers profitent déjà – on l’espère– du soleil de juillet, le choix d'une crème solaire est une étape obligatoire dans la préparation de sa trousse de vacances. Alors que l’on conseille souvent d’adapter le bon indice de crème solaire à sa peau, il semblerait que que la protection offerte par certaines crèmes pour les enfants soit douteuse. Dans une récente étude, le magazine 60 millions de consommateurs pointe en effet du doigt la fiabilité des indices élevés des protections solaires.
Se protéger du soleil devient une véritable lutte, à en croire les dernières études. Alors que l’efficacité des crèmes solaires bio a été récemment remise en question, c’est au tour des crèmes solaires à l’indice élevé d'être pointées remise en question. Dans une récente enquête publiée fin juin, le magazine 60 millions de consommateurs en partenariat avec l’INC (Institut National de la Consommation) déplore la fiabilité de certaines crèmes.
Les indices des crèmes solaires pour enfants surclassés ?
60 millions de consommateurs a testé en tout dix crèmes solaires aux indices élevés. Sur les dix protections, six se sont vues déclassées, le magazine jugeant qu’elles n’étaient pas conformes aux attentes des indices entre 30 et 50 +.
Dans le viseur, sont concernées les marques : Clarins, Klorane et Mustela, qui n’indiquent qu’une haute protection au lieu de la promesse d’une très haute protection. Puis, toujours selon l’enquête, les crèmes Nivea Baby, Bioregena Soleil et Natessance ne sont que de moyennes protections, à l'inverse de l'indice élevé affiché.
En revanche : Avène, Mixa Solaire, Vichy et Alga Maris respecteraient les promesses annoncées aux consommateurs. Si les crèmes indiquent des indices non conformes aux attentes, le choix d’une bonne crème solaire devient alors encore plus compliqué voire dangereux, surtout lorsqu’elles concernent nos enfants. Mais alors, pourquoi de telles surévaluations sont-elles possibles ?
La faute aux filtres minéraux et anti-inflammatoires ?
60 millions de consommateurs remet en cause l’utilisation des anti-inflammatoires présents dans la composition de ces crèmes.
Pour mieux comprendre, il faut savoir que les industriels cherchent à remplacer les filtres organiques par des composés minéraux, plus sains pour la peau. Or, s’ils sont bénéfiques pour notre protection, il est difficile d’arriver à un indice élevé entre 50 et plus avec ces filtres minéraux.
En conséquence, les industriels choisissent d’incorporer des anti-inflammatoires dans la composition des produits. Problème : ces substances n’ont aucune efficacité en tant que protection dans la mesure où elles ne font que retarder le moment de l’apparition du coup de soleil.
Des tests d’efficacité faussés ?
Il faut savoir que les industriels soumettent leurs produits à des tests in vivo (sur les humains) afin d’évaluer leur efficacité. Or, comme le déplore Laurence Coiffard, présidente du CERD (Centre Européen de Recherche en Dermopharmacie), cette méthode n’est pas représentative de l’effet des indices de protections. En effet, cette pratique se base uniquement sur le temps d’irradiation de la peau aux UV, avant l’apparition d’un coup de soleil. Les anti-inflammatoires réussissent donc le test en les retardant mais ils ne peuvent pas pour autant être considérés comme un indice élevé.
En utilisant un test in vitro sur des plaques en polymères, l’enquête a donc prouvé la non fiabilité de certains indices. En effet, plus sûre, cette méthode est totalement insensible aux effets des anti-inflammatoires. Compte tenu du manque de normes européennes, elle n’est cependant pas utilisée par tous les industriels, même si elle est pourtant conseillée par l’ANSM.
Sources : 60 millions de consommateurs ; LeFigaro