Des substances chimiques jugées dangereuses, et de ce fait interdites sur le sol français depuis les années 70 pour certaines, demeurent largement présentes dans l’environnement actuellement. Les résultats d’une étude à grande échelle menée par Santé Publique France, publiés le 16 décembre 2021, révèlent des chiffres surprenants, quoique peu alarmants. En soi, l’exposition de la population à ces substances dangereuses est loin d’être aussi importante qu’à l’époque de leur utilisation dans les pesticides. Néanmoins, elle n’est pour autant pas négligeable.
L’usage de pesticides chimiques est en passe de devenir une pratique archaïque à l’heure où l’agriculture biologique se généralise. Cependant, l’interdiction de certaines substances, aussi néfastes pour l’environnement que pour la santé humaine, n’a visiblement pas suffi à en éradiquer la présence. Zoom sur les détails.
Une étude réalisée entre 2014 et 2016
Contrairement au métam-sodium, un pesticide à risque qui n’a été définitivement interdit que récemment en France, certaines substances ne sont plus autorisées depuis plus de 20 ans. C’est notamment le cas du DDT, un insecticide potentiellement cancérigène qui s’est fait bannir dans les années 70. Il en est de même pour les PCB, interdits dans les années 80 ou encore le lindane, rayé de la liste en 1998. Toutes ces substances dangereuses n’ont pas fini de faire parler d’elles pour autant. En effet, selon l’enquête Esteban de la SPF, des traces de ces pesticides ont encore été décelées chez une grande majorité de la population française. Ce rapport, publié le 16 décembre 2021, s’est basé sur un échantillon de 1 104 enfants âgés de 6 à 17 ans et de 2 503 adultes de 18 à 74 ans. L’alimentation et l’environnement sont pointés du doigt comme étant les principales sources de contamination.
Des traces de substances qui survivent longtemps dans l’environnement
Bien que bannis de la circulation il y a de cela plusieurs décennies, les pesticides du type PCB, furanes, dioxines ou pyréthrinoïdes demeurent longtemps dans l’environnement. Ainsi, le fait que ces substances ne soient plus d’actualité n’a pas suffi à les éradiquer complètement. Selon le rapport de la SPF, le lindane, définitivement enrayé de la liste des pesticides autorisés en 1998, est encore présent chez 50% de la population, adultes et enfants confondus. En somme, des traces de la substance cancérigène sont toujours présentes dans les œufs durs, la viande de poulet, et même dans l’air ambiant, et cela 24 ans après son interdiction. Le même scénario est observé pour les PCB, longtemps éclipsés, et les dioxines, très toxiques, auxquels l’organisme continue d’être exposé à travers la consommation de viande bovine et de matières grasses.
Les recommandations de Santé Publique France
Selon SPF, une mauvaise alimentation augmente les risques d’exposition à ces substances qui résistent à l’effet du temps. À cet effet, il est notamment conseillé de privilégier la consommation de produits bio. Procéder ainsi va également permettre de diminuer la contamination en pyréthrinoïdes, en DTMP et en organochlorés. De même, SPF rappelle l’importance de bien aérer son logement afin de limiter l’exposition à des substances dangereuses présentes dans les insecticides domestiques, pour ne citer que le glyphosate.