Être parent, c’est découvrir avec stupeur, jour après jour, un nouveau comportement, un nouveau raisonnement, une nouvelle façon de faire chez son enfant. Les petits se montrent généralement imprévisibles. Rigoler pendant une réprimande ? Oui, ce comportement est des plus communs chez les plus jeunes. Dans ce cas-ci, le parent ne peut s’empêcher de percevoir, à travers cette réaction, de la provocation, de la moquerie.
Les adultes ont très souvent recours à la réprimande verbale, sauf que le cerveau stressé de l’enfant gère mal ce sentiment de peur. Résultat, le petit se met à rire malgré le sérieux du moment. Tour d’horizon.
Non, ce n’est pas de la provocation, ce n’est qu’un enfant
En tant que parents, les adultes doivent trouver le meilleur moyen de communiquer avec leurs enfants en cas de bêtise à ne pas reproduire. La fessée, officiellement interdite par la loi, n’est bien sûr pas une solution. Toutefois, la réprimande verbale, plus ou moins agressive, demeure répandue. Énervé à la constatation d’une bêtise commise par le petit, le parent élève le ton pour la lui signifier. Ce faisant, ce dernier espère faire passer le message et s’attend, quelque part, à ce que l’enfant prenne un air penaud et exprime son regret. Pourtant, voilà qu’il se met soudainement à rire et à sourire. Le parent, pris de court par cette réaction inattendue, repart de plus belle dans sa colère : à ses yeux, rire au nez pendant une réprimande relève d’un manque de respect. Certes, cela pourrait être le cas s’il s’agissait d’un adolescent, mais pour un enfant en bas âge, cette réaction est tout sauf de la provocation.
Une manière innocente de faire face à la peur de la réprimande
Une réprimande verbale est à la frontière de séparation entre la communication bienveillante et la violence éducative ordinaire. Les parents veulent corriger sans violence un comportement chez l’enfant, sans pour autant se montrer trop permissifs en y ajoutant une pincée de sévérité. Le haussement de ton, l’expression faciale qui véhicule l’énervement, la gestuelle de reproche qui accompagne la réprimande sont perçus de différentes façons par le cerveau de l’enfant. Dans certains cas, ce dernier va soudainement se mettre à rire. Pourquoi ? Parce que cet échange le stresse ! Le rire, dans ce cas-ci, est une réaction de défense nerveuse face à la peur éprouvée et à la colère de l’adulte qu’il affronte. En riant, l’enfant ne se moque pas de l’autorité parentale, loin de là. Il tente de libérer innocemment la tension du moment en se protégeant de ces émotions négatives.
Changer sa façon de faire passer le message
Le rire chez l’enfant pendant une réprimande ou une punition est une réaction des plus communes et importante pour son bien-être psychologique. Il est interprété à tort par les adultes comme de la provocation ou un manque de respect, alors qu’il n’en est rien. S’il rigole pendant qu’il se fait gronder, les chances que l’enfant ait perçu le message véhiculé sont quasi nulles. Dès lors, il appartient à l’adulte d’ajuster sa façon de faire. L’éducation bienveillante, basée sur le dialogue compréhensif, est à privilégier, pour éviter toute tension. Plutôt que de lui crier dessus, autant lui expliquer calmement ce qu’il a fait de mal pour réduire les risques de voir la chose se répéter.