Voilà plus d'une décennie que le terme "burn-out" a trouvé sa place dans notre quotidien pour caractériser l'épuisement professionnel des employés. Selon une étude récente menée par le cabinet Technologia, l'ampleur de ce phénomène serait telle en France que plus de 3 millions d'actifs risqueraient d'y être confrontés.
À l'instar du stress, de l'hypertension, des pathologies cardiovasculaires et de nombreuses maladies favorisées par l'abattement au travail, le burn-out est peut-être l'un des nouveaux maux de ce siècle. Il faut dire que peu de personnes sont aujourd'hui épargnées par ce phénomène d'épuisement professionnel, d'après une étude rendue publique par le cabinet Technologia, spécialiste dans les risques psycho-sociaux et l'organisation du travail. Jusqu'à présent reconnu par les autorités qu'à son stade le plus avancé, ce syndrome reste difficile à évaluer. Reste que pour le cabinet, pas moins de 3,2 millions d'actifs seraient actuellement concernés par ce dernier, qui touche sur le plan émotionnel, physique et psychologique.
Afin d'arriver à ce constat, Technologia s'est appuyé sur un sondage réalisé auprès de 1 000 actifs, duquel ressort que 12,6 % des salariés risquent un burn-out. À l'échelle de la population française, cela correspond à 3,2 millions d'actifs. À noter que ces symptômes concernent des personnes sans aucun antécédent psychique et se caractérisent par un stress extrême, une fatigue insurmontable, une difficulté à faire le moindre effort physique, et des insomnies régulières.
Les personnes les plus touchées : les agriculteurs
L'enquête montre que ce sont les agriculteurs (23,5 %) qui sont les plus touchés, devant les artisans, commerçants et chefs d'entreprise (19,7 %) et les cadres (19 %). Sont également concernés les ouvriers (13,2 %), les professions intermédiaires (9,8 %) ainsi que les employés (6,8 %). Le problème, comme le met en évidence le cabinet, est que ces pathologies sont particulièrement difficiles à faire reconnaître, et ce d'autant plus étant donné le manque d'encadrement de la définition du syndrome. En outre, son absence des tableaux de référence rassemblant les maladies professionnelles spécifiques n'arrange pas les choses.
Aujourd'hui, rappelons que le burn-out peut seulement être reconnu lorsque la maladie entraîne une incapacité permanente de 25 % et si un lien direct et avéré avec le travail a pu être démontré. De fait, seule une poignée de cas sont ainsi reconnus tous les ans, alors que les pathologies induites par l'épuisement professionnel touchent plusieurs milliers d'employés, d'après Technologia.
Lancement d'un appel à la reconnaissance par la sécurité sociale
Pour relancer la prévention, le cabinet a donc choisi d'appeler la sécurité sociale à reconnaître cette pathologie en créant de nouveaux tableaux de maladies professionnelles, l'un englobant la dépression d'épuisement, l'autre l'état de stress répété et le dernier l'anxiété généralisée. Outre le fait de favoriser la réparation due aux employés "abîmés" par les organisations de travail non adaptées, le but de Technologia est d'aboutir à la mise en place d'une prévention.
D'ici à ce que ce mal accède à une véritable reconnaissance, remarquez qu'il est nécessaire d'observer quelques signes manifestes pour anticiper le burn-out : c'est le cas des palpitations, des suées, des insomnies ou encore des troubles de l'émotivité. Si tel est le cas, alors notez qu'il est encore temps de renverser la situation.
Sources : drees.sante.gouv, appel-burnout.fr, Pratique.fr, Metronews