Après le bâtiment, le solaire est sur le point d’investir les routes ! Colas et Eurovia développent actuellement des procédés permettant de valoriser l’énergie captée par le bitume. L’objectif est de dégivrer plus facilement la chaussée, voire de chauffer des logements ou d’alimenter les villes en électricité.
Le 16 octobre 2017, Eurovia a présenté au public son nouveau système de route chauffante, Power Road. Elle accumule l’énergie solaire et la chaleur du sol pour la restituer par la suite. Ce procédé permet de dégivrer ou de déneiger facilement l’asphalte et de contribuer au chauffage des bâtiments. La révolution dans les travaux publics est en marche…
Du solaire sur la route
En décembre 2016, Colas a inauguré un tronçon de 1km en Normandie pour tester son concept de route solaire. Le procédé consiste à équiper l’asphalte de panneaux photovoltaïques. Le chantier de la smart city a ainsi été mis en place pour connaître le potentiel de production d’électricité de ces dalles en conditions réelles. Après cette phase de test, la filiale du groupe Bouygues a pu déterminer et améliorer les capacités de stockage de chaleur du dispositif.
De son côté, Eurovia a développé le Power Road, une route avec échangeur thermique intégré permettant de capter et de restituer l’énergie solaire accumulée naturellement par l’asphalte. Autrement dit, la chaussée sera chauffante sur toute sa surface. De plus, l’énergie supplémentaire pourra être redistribuée pour chauffer les maisons ou les infrastructures situées aux alentours. Le produit a été présenté le 16 octobre 2017. Les deux entreprises rejoignent ainsi la démarche écologique visant à réduire la consommation d’énergies fossiles.
Route chauffante ?
Durant les journées ensoleillées, les routes peuvent atteindre des températures de 60°C à la surface et de 40°C à environ 10cm de profondeur. Sachant qu’elles représentent une surface d’environ 6 500km² en France, il s’agit d’une importante source d’énergie inexploitée. Partant de ce constat, Eurovia a développé un procédé permettant d’en capter 10%, voire davantage. L’idée consiste à placer sous la route un “écran thermique” comprenant un réseau de tubes contenant un fluide caloporteur. La chaleur captée est ensuite stockée par un dispositif de géothermie présent dans l’installation. Elle pourra être restituée en hiver ou au moment voulu via une pompe à chaleur.
Durant les périodes à très basses températures, la route chauffante associe “l’écran thermique” à un capteur géothermique se trouvant à 1m de profondeur. Une pompe à chaleur supplémentaire récupère ensuite la chaleur du sol.