Le plus grand musée qui retrace fidèlement l’histoire de la Terre et de l’humanité est loin d’être celui à quoi beaucoup penseraient en premier. Les musées d’histoire moderne, créations de l’Homme dans sa quête du passé, n’en représentent en effet qu’une infime partie. En réalité, le plus grand des musées du monde ne serait autre que le fond des océans.
Tout un univers de mystères à peine exploré habite les profondeurs sous-marines de la Terre. La prospection de ce vaste domaine enfoui à vingt mille lieues sous les mers est le périmètre d’expertise de l’archéologie sous-marine. Décryptage.
Le début d’une ère d’explorations sous-marines
L’archéologie sous-marine n’a pas toujours été ce qu’elle est à l’heure actuelle, une discipline évolutive qui avance au fil des innovations technologiques. À l’origine, contrairement à l’étrange histoire de la réanimation, la première découverte archéologique subaquatique relevait d’un pur hasard. L’histoire se passe en 1907, l’année de découverte de l’épave de Mahdia. Un gisement de navire, qui aurait coulé il y a fort longtemps, dans les années 80 à 70 avant Jésus-Christ, est alors mis à jour par une troupe de pêcheurs d’éponges grecs, à 40 m de fond. Cet événement historique marque le point de départ des fouilles archéologiques menées sous les océans. Suite à cette première découverte, le directeur du service des antiquités de Tunisie prend la tête de l’équipe de scaphandriers et entreprend de mener des campagnes de fouilles sur les vestiges. Ainsi, de 1907 à 1903, le navire est étudié sous toutes ses coutures et dévoile une incroyable collection d’objets antiques. Ce trésor est désormais protégé dans un musée grâce à l’archéologie sous-marine. C’est la première épave explorée par les archéologues. À ce sujet, vous pouvez découvrir les épaves du littoral français grâce à une application en ligne développée par une maison d'édition !
Un univers submergé qui attend d’être découvert
Les fonds marins sont un véritable coffre à secrets qui regorge de mystérieux trésors, de vestiges et d’épaves qui ont voyagé à travers le temps, parfois des centaines de milliers d’années. Ces marques du passé, imprégnées de l’histoire des anciennes civilisations, n’attendent qu’une chose : être mises au jour. C’est là qu’intervient l’archéologie sous-marine, un domaine d’étude qui est dédié à la détection et à l’étude des vestiges tapis sous les océans. Aujourd’hui menacé de destruction par la surpêche, la pêche intensive et le réchauffement climatique, le patrimoine subaquatique a plus que jamais besoin d’être préservé. L’archéologie sous-marine est une manière d’y parvenir. En effet, en plus de documenter les fouilles qu’ils mènent, munis d’aspirateurs à sédiments, les archéologues-plongeurs travaillent à leur préservation.
Des trésors et des épaves à vingt mille lieues sous les mers
Les archéologues sous-marins sont des explorateurs, des prospecteurs et des gardiens du patrimoine culturel humain qui a, d’une manière ou d’une autre, fini dans les fonds océaniques. Ils contribuent à retracer le passé des civilisations qui ont précédé la société moderne en faisant ce que les archéologues de surface ne font pas : plonger sous les océans. Des trésors insoupçonnés, des épaves naufragées et des vestiges échoués les y attendent, parfaitement conservés à travers le temps et les années. C’est ainsi qu’a été découverte l’ancienne route sous Venise, datant du temps des Romains.