L’automanipulation est une manie courante chez une grande majorité de la population. Il s’agit de cette habitude qui consiste à faire craquer de temps à autre les articulations des doigts ou du cou. Si ce tic apporte soulagement et satisfaction pour ses adeptes, il tend à irriter les “non-craqueurs” qui, à force, ont fini par dire que ce geste aurait des conséquences néfastes.
Tout le monde a dans son entourage une personne qui résiste difficilement au besoin de faire craquer ses doigts de temps à autre. Cependant, des idées reçues circulent, qualifiant ce geste de dangereux. Mais qu’en est-il réellement ? Décryptage.
Le craquement des articulations, une occurrence naturelle
Avant de s’avancer sur les éventuelles conséquences de l’automanipulation sur les articulations, il convient, dans un premier temps, d’en comprendre le fonctionnement. Les articulations osseuses craquent, que nous le voulions ou non, à l’heure des étirements au réveil ou lors d’un soudain mouvement de traction. Les adeptes de l’automanipulation en ont tout simplement fait un geste volontaire, mais en soi, les jonctions osseuses peuvent craquer naturellement. Ce phénomène est dû à la formation de petites bulles de gaz dans le liquide synovial qui lubrifie les articulations. Ces bulles se forment dans la surface articulaire pendant un mouvement de traction et éclatent au moment où l’articulation reprend sa position au repos, d’où le bruit de craquement.
Faire craquer volontairement ses articulations, un tic répandu
Trouble comportemental bénin, l’automanipulation ou craquement volontaire des articulations est assez commun. Certains se contentent de faire craquer leurs doigts, d’autres le font également avec leur cou. Dans tous les cas, il s’agit d’un simple tic de comportement ou, souvent, d’une réponse spontanée à la nervosité. En faisant craquer leurs articulations, ces personnes se sentent momentanément détendues et tirent satisfaction du bruit de craquement. Le claquement volontaire des jonctions osseuses est également utilisé en chiropraxie pour soulager le dos et les articulations, ce qui amène à se poser des questions sur la véracité des idées reçues sur ce geste. En effet, s’il est dit que cette manie est source d’arthrite, voire d’arthrose, des recherches scientifiques ont prouvé qu’il n’en est rien.
Une manie comme une autre, sans effet néfaste sur la santé
Les “non-craqueurs”, irrités par le bruit du craquement des articulations, diront aux adeptes de l’automanipulation que cette pratique est dangereuse. La science, quant à elle, contredit cette idée. Une étude populaire, menée par le docteur Donald Ungery, sert de base à cette affirmation. En effet, ce dernier a consacré 50 ans de sa vie à faire craquer, deux fois par jour, les articulations de sa main gauche, épargnant la droite. Trente mille craquements et des poussières plus tard, les deux mains ont été comparées. Aucune différence notable, pas le moindre signe d’apparition d’arthrite, n’a été relevée, ce qui démontre le caractère inoffensif de ce geste. Cependant, à l’heure où la tech neck, maladie liée aux nouvelles technologies, fait rage, faire craquer son cou peut s’avérer dangereux. Ce geste peut déchirer des artères, voire provoquer un AVC.