Une étude scientifique présentée par des chercheurs australiens dans les pages de la revue The Lancet Child & Adolescent Health en janvier 2018 jette un regard neuf sur l’adolescence. Alors que la période de la puberté débutait généralement aux alentours de 14 ans pour se terminer vers 19 ans, les scientifiques ont constaté un allongement significatif de la durée de l’adolescence. Celle-ci commencerait désormais vers 10 ans, pour se terminer à l’aube du quart de siècle, vers les 24 ans. Une évolution qui n’est évidemment pas sans conséquences, à une époque où les « enfants » restent plus longtemps que jamais dans le nid familial, sur fond d’études longues et de chômage des jeunes.
Les études s’allongent, l’indépendance financière des jeunes est retardée d’autant : cette évolution des modes de vie impacte la famille et finit par modifier jusqu’à la définition même de l’adolescence. Selon les chercheurs australiens dont le Lancet a publié l’étude, l’adolescence se poursuivrait aujourd’hui jusqu’à 24 ans révolus. Bien entendu, les modifications sociétales comme l’allongement des études ne sont pas seules en cause dans cette extension du domaine de l’adolescence : un meilleur niveau de vie, de bons soins médicaux et une meilleure alimentation contribuent tout autant à ces changements.
Reste que, pour les parents, cette nouvelle donne n’est pas neutre ! Difficile en effet de prendre en considération leur propre expérience pour tenter d’aider leur progéniture : eux-mêmes n’étaient pas concernés par cette précocité de la puberté ni sa poursuite au-delà de la majorité ! Voici donc quelques conseils pour permettre aux parents d’accompagner au mieux leurs enfants à l’approche de l’adolescence.
Une puberté plus précoce, pour les filles comme les garçons
Les scientifiques ont établi le moment du début de la puberté aux alentours de 10 ans. Les parents doivent donc prendre en compte cette « avancée » pour anticiper. Cela leur évitera d’être surpris par l'arrivée de la puberté chez leurs enfants. Pour les filles, par exemple, il n’est pas rare que les premières règles arrivent vers 12 ans, contre 15 ans en moyenne au siècle dernier. Des kits pédagogiques, comme le kit « premières règles », existent pour aider les jeunes filles, avec leurs parents, à accueillir cette nouvelle étape de leur vie.
Une indépendance financière plus tardive
Le corollaire de l’allongement significatif de la durée des études, c’est bien entendu le report de l’arrivée de l’indépendance financière. De même, le marché de l’emploi ne permet pas toujours de trouver du travail rapidement au sortir de ses études, la possibilité de s’assumer financièrement s’en trouve retardée d’autant. Jusqu’à ses 25 ans, votre adolescent peut être rattaché à votre foyer fiscal s’il poursuit ses études (jusqu’à 21 ans dans le cas contraire). Vous bénéficierez alors du maintien du nombre de parts de votre quotient familial et d’un abattement pour charges de famille sur la taxe d’habitation.
Un départ retardé du nid familial
Les grands enfants restent désormais plus longtemps chez leurs parents ! Faute d’indépendance financière et de situation professionnelle stable, l’envol du nid arrive par conséquent bien plus tard. Les parents, confrontés à cet état de fait, peuvent toutefois fixer des limites et des principes pour que tout se passe bien dans la maisonnée. C’est ainsi que vous pouvez établir une ensemble de règles de vie qui permettront à plusieurs adultes (ou presque !) de cohabiter sans heurts.
En tout état de cause, n’oubliez pas que même encore adolescent, votre enfant est grand : vous n’avez pas à faire les choses à sa place ! Par ailleurs, s’il a un petit boulot et dispose de revenus, vous pouvez parfaitement lui demander de contribuer aux dépenses courantes, notamment l’alimentation.