La France a longtemps été victime des incendies de forêt causés par la dégradation des conditions climatiques. En effet, avec des épisodes caniculaires toujours plus intenses, la biomasse en pleine croissance est plus encline à s’embraser spontanément. La situation est telle que trois des plus grands incendies de forêt observés dans le courant des 40 dernières années ont eu lieu cette année 2022 et l’année dernière.
L’intensification des incendies de forêt notée au cours des dernières années inquiète les conseillers de la République. Pour le Sénat, les mesures de gestion incendie actuelles ne conviennent plus à la situation et appellent à la mise en place d’une nouvelle série d’actions. Tour d’horizon.
Adapter la stratégie de gestion des incendies massifs
Les aléas climatiques s’enchaînent ces derniers temps. Si, dans l’Antarctique, le plus gros iceberg connu s’est détaché du continent, en France, la canicule fait rage. Il en résulte une sécheresse accrue de la biomasse des forêts, ainsi susceptible de s’embraser sous l’effet de la forte chaleur caniculaire. Ainsi, au mois d’août 2022, de violents feux de forêt ont ravagé des forêts bretonnes et girondines sur plusieurs milliers d’hectares. Ces mégafeux récents ont fait réagir le Sénat qui a aussitôt pris les devants en établissant une liste actualisée de mesures préventives et palliatives. L’objectif est d’adapter la stratégie de gestion des feux de forêt. Une mission de prévention portant sur la lutte contre l’augmentation des risques d’incendie et la prévention des mégafeux a été entreprise au mois de mai 2022 dans ce cadre.
Près de 70 mesures préconisées pour endiguer les feux de forêt
Pendant que la montée des eaux de mer engloutit l’archipel de Tuvalu à cause du réchauffement climatique, le Sénat français travaille activement à la gestion des incendies de forêt. Face à l'accroissement des risques, incluant notamment l’élargissement des surfaces menacées et la prolongation de la période à risque, une série de 70 mesures sont préconisées, dont :
- Le renforcement de la pratique du débroussaillage en prévention des feux de forêt ;
- L’abrogation de la suppression de près de 500 postes à l’Office national des forêts (ONF), initialement prévue à l’horizon 2025 ;
- L’extension de la zone d’intervention de l’ONF pour une meilleure gestion des millions d’hectares de forêts françaises ;
- La sensibilisation des citoyens aux pratiques humaines à forts risques incendie.
Mieux équiper les intervenants en cas d’incendie de forêt
Dans leur liste de mesures à adopter pour renforcer la stratégie de défense des forêts, les conseillers de la République recommandent les actions suivantes :
- Améliorer les équipements utilisés par les intervenants pour apprivoiser les feux de forêt en les dotant de matériels adaptés à l’évolution des risques, notamment des véhicules et autres équipements aériens.
- Réévaluer l’aide apportée par l’État au processus de reboisement post-sinistre en la conditionnant notamment à l’adoption d’une meilleure gestion des risques incendie.
Entre les canicules et les sécheresses, les prévisions climatiques alarmantes sur les prochaines années pointent vers une évolution défavorable de la situation actuelle.