La lutte du gouvernement contre le gaspillage et l’instauration d’une économique circulaire poursuit son cours. Une série d’interdictions a déjà été promulguée dans ce sens. Cette fois-ci, le collimateur du gouvernement est braqué sur les tickets de caisse, jusque-là délivrés automatiquement lors du passage en caisse dans les commerces.
Un décret d’application de la loi anti-gaspillage, votée le 10 février dernier, propose l’interdiction d’imprimer systématiquement les tickets de caisse à compter de janvier 2023. Cependant, les associations de défense des consommateurs voient la mesure d’un mauvais œil. Décryptage.
Une entrée en vigueur à compter de janvier 2023
Les nouvelles dispositions prévues pour janvier 2023 s’enchaînent en nombre. S’il a été récemment annoncé que les usagers réfractaires au compteur Linky seront facturés à compter de cette date, l’annonce de la fin des tickets de caisse en magasin a suivi. Ce décret s’inscrit dans le cadre de la loi contre le gaspillage et à l’économie circulaire. Proposé par le secrétaire d’État au ministère de la Transition écologique, Brune Poirson, l’amendement a reçu l’approbation de l’Assemblée nationale en février dernier. Il a ainsi été décidé que les tickets de caisse cesseront d’être systématiquement délivrés dès le 1er janvier 2023. Cependant, l’application du décret demeure pour l’heure incertaine. En effet, le projet est en cours de consultation au Conseil national de la consommation où la majorité, à savoir 12 des 15 associations membres, reste d’un avis mitigé.
Une incursion du côté des associations de défense
À la promulgation de ce nouveau décret, les associations des consommateurs ont aussitôt fait part de leur désapprobation. Certes, le projet de loi est justifié par une cause environnementale louable. Toutefois, cette interdiction serait préjudiciable pour les consommateurs qui se verraient ainsi privés d’un choix inhérent à leurs droits. Les associations de défense des consommateurs sont unanimes sur le sujet. Elles exigent du gouvernement qu’il revoie sa copie et préserve les droits des consommateurs en leur proposant d’obtenir ou non un ticket, plutôt qu’en supprimant cette option par défaut. Les associations opposées au projet représentent la majorité au sein du Conseil national de la consommation. La liste compte, entre autres, Familles Rurales, Familles de France, le Cnafal ou encore l’UFC-Que Choisir, qui a récemment dénoncé la présence de pesticides dans 50% des fruits et légumes.
L’importance des tickets de caisse pour les consommateurs
Si les associations de défense s’opposent autant à la suppression des tickets de caisse, c’est parce qu’elles considèrent ces derniers comme un élément indispensable. Il s’agit, dans un premier temps, d’une preuve d’achat incontournable à laquelle les acheteurs devraient systématiquement avoir droit. En outre, les tickets de caisse permettent de vérifier le prix des articles achetés et, éventuellement, de confirmer si les promotions ont été bien prises en compte. Enfin, ce bout de papier est un atout non négligeable dans la gestion de son budget pour faire les courses ainsi que le suivi des dépenses. Proposer son envoi par mail est, selon ces associations, loin d’être la solution idéale et ouvre la voie aux publicités intrusives.