La troisième révolution industrielle pourrait bien être générée par l’impression 3D dont on n’arrête plus les éloges. Utilisée surtout par les industriels, l’imprimante tridimensionnelle est désormais disponible pour les particuliers et à des coûts tout à fait abordables. Désormais la création dématérialisée est à la portée de quiconque, une évolution qui risque de séduire bon nombre d’individus.
L’impression 3D sert à fabriquer des objets sur mesure à partir de données dématérialisées, jusqu’alors elle permettait aux industriels de fabriquer rapidement des objets à moindre coût. Désormais l’impression 3D se démocratise et commence à devenir accessible aux particuliers.
Du numérique au réel
L’équipementier de bureau Top office est l’un des premiers à proposer l’utilisation de l’impression tridimensionnelle au grand public depuis le début du mois de mai. Après s’être associé à la start-up CKAB, qui commercialise des imprimantes personnelles MakerBot, un service aux particuliers s’est peu à peu mis en place. Plusieurs stands sont accessibles dans deux de ses 36 magasins, à Villeneuve d’Ascq et à Tours. D’ici cet été, trois autres stands suivront et pour la fin de l’année 2013, les clients pourront commander un produit 3D par Internet.
Le but de cette initiative est surtout de faire découvrir l’impression 3D à ses clients. De plus, le directeur général, Raphaël Vanneste, souhaite avant tout rendre les prix abordables à tous les consommateurs. L’impression en 3D se fera sur place à partir de 9,99 euros jusqu’à 30 euros maximum.
Comment fonctionne l’impression tridimensionnelle pour un particulier ?
Créer un objet à partir du numérique n’est pas si compliqué qu’on pourrait le penser. Tout d’abord l’impression tridimensionnelle nécessite un logiciel de modélisation 3D, par exemple SketchUp. Evidemment, le particulier qui utilisera aujourd’hui cette imprimante devra s’y connaître un minimum et "sera forcément geek et pointu" déclare le directeur général de la société d’équipement de bureau. Dans le cas inverse des bases de contenus 3D libres de droit existent tel que Thingiverse.
Ensuite, il ne reste plus qu’à la machine de faire le travail. Une fois le bouton "imprimer" enclenché, l’objet se façonne couche par couche. Et aujourd’hui, un large choix de matières est proposé aux clients (plastique, métal, cire, poudre à base d’eau et de sel). Seul bémol pour les particuliers, l’impression est limitée à une taille, l’objet ne peut donc pas dépasser 15 X 15 cm. En ce qui concerne le temps de réalisation, il varie de vingt minutes à vingt heures selon la complexité de l’objet.
Une "troisième révolution industrielle" pour différents domaines
Cette invention risque bien de transformer le quotidien d’un bon nombre de personne, si jusqu’alors elle était utilisée pour créer des armes ou encore des pizzas pour la NASA, elle permet entre autre des avancées médicales importantes. On l’a déjà vu à l'oeuvre avec la création d’une oreille humaine, de prothèses auditives plus discrètes ou d’une prothèse crânienne. Dernièrement encore, l’impression 3D a permis à un bébé en jeune âge de respirer grâce à la greffe d’une prothèse sur ses bronches.
Mais pour les particuliers, l’intérêt réside particulièrement dans la création d’objets uniques, bientôt nous pourrons créer nous même nos propres coques de smartphones ou encore nos bijoux. De quoi faire fonctionner l’imagination des créateurs mais également des plus jeunes, déjà en janvier on évoquait l’impression 3D des dessins des enfants sous forme de sculptures, désormais la créativité des plus petits n’aura plus de limites, on parle ainsi à terme de façonner ses propres Lego.
Vers la fin de l’obsolescence programmée ?
Mais en dehors de l’aspect créatif et unique, les consommateurs seront eux aussi ravis. Alors qu’il y’a un mois on pointait du doigt le phénomène des pannes programmées provoquées par le fabricant dans un but commercial. Dès lors qu’une pièce tombe en panne, le reste de l’appareil se retrouve également défectueux ce qui confirme sur une probable durée de vie du produit programmée. L’impression 3D pourrait être une solution à ces pièces disparues et obsolètes selon Louis Montagne, directeur de CKAB.
Sources : le Nouvel Obs ; 20minutes et Lesnumeriques