Dans le cadre du nouveau "plan vélo" lancé début juin par le ministère des Transports, l’idée de mettre en place une "indemnité kilométrique" vélo est abordée. Un projet qui a pour but avant tout d’inciter les salariés à emprunter leur vélo plutôt que leur voiture.
Début juin, le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, lance un plan de travail pour réfléchir sur les mobilités actives telles que la marche et le vélo. Des associations spécialisées sur le vélo, des représentants d’élus locaux et des parlementaires se réunissent afin de débattre sur un "plan vélo" censé aboutir à la fin de l’année.
La réorganisation du vélo au cœur de nos vies
Alors que de plus en plus de Français adoptent ce moyen de locomotion, en tout, six thèmes seront abordés autour du vélo : le développement des liens entre le vélo et les transports en commun, la sécurisation des espaces pour cyclistes et piétons, le logement et les vélos, le tourisme à vélo, la sensibilisation sur les bienfaits du deux roues et l’incitation de son usage pour se rendre sur son lieu de travail.
Alors que les frais des trajets domicile-travail en métro ou en voiture sont remboursés, l’idée d’instaurer une indemnité kilométrique aux salariés à deux roues fait son chemin. L’idée n’est pas nouvelle et était déjà apparue en 2012. Les partisans étaient des députés appartenant chacun à plusieurs bords politiques mais les trois amendements proposés ont été refusés en 2013.
Une indemnité kilométrique c’est quoi exactement ?
Comparer les frais d’essence d’une voiture ou le paiement d’un moyen de transport à un vélo peut paraître bizarre. Pourtant l’usage quotidien d’un vélo créer aussi l’usure, la mesure voudrait donc qu’une vingtaine de centimes d’euros par kilomètres parcourus soit versés aux salariés cyclistes.
Cette compensation pourrait se cumuler sous condition avec le remboursement d’une partie d’un abonnement aux transports en commun afin de développer l’inter-modalité. Elle pourrait aussi être déductible des cotisations sociales et des impôts, un bon argument pour les employés et les patrons, ces derniers ne semblant pas très favorables à cette idée.
Une idée déjà adaptée chez nos voisins européens
Pourtant si ce projet fait sourire, il existe déjà depuis 1997 dans la moitié des entreprises belges. Depuis, le nombre de cyclistes se rendant au travail a doublé et ce moyen de locomotion s’est adapté au salarié. En effet, tout comme les voitures, des sociétés ont mis en place un système de vélo de fonction.
Depuis 1999, en Grande-Bretagne, un programme "Cycle to work" a permis à 15 000 employeurs de mettre à disposition des vélos pour leurs salariés sous forme de prêt ou avec la possibilité d’achat au bout d’un certain temps, en prenant en compte le temps d’usure. Au niveau de l’incitation à pédaler, le système a plutôt été efficace. D’après une étude, cela aurait permis aux Britanniques d’économiser 40 % sur le prix du vélo sachant que 2/3 des salariés concernés n’en utilisaient pas jusqu’alors.
Pédaler pour sa santé
Pourtant en France, quelques sociétés prennent en compte l’utilisation du vélo dans les indemnisations faites aux salariés. Entre autre les abonnements de Vélib sont par exemple remboursés dans la région parisienne. En région Rhône-Alpes, le principe est le même à Grenoble où les entreprises versent une prime de transport pour la location de Métrovélo.
Dans d’autres entreprises, des prêts de vélos sont proposés aux salariés tels que ST Microelectronics que donne en exemple l’Express. Et ce n’est que du positif qui en sort : moins de voitures occupent la zone du parking permettant de libérer de l’espace pour la construction d’un bâtiment.
Mais l’utilisation du vélo fait toujours débat à ce jour. Ses partisans le trouvent utile et bénéfique puisqu'il permet aux employés cyclistes de pratiquer une activité physique au lieu de rester assis toute la journée ce qui favorise les risques de maladies cardiovasculaires. En revanche, d’autres sont plus réticents à cause de la sécurité lors de l’usage du vélo qui devrait être mieux développée au sein des des villes.
Source : L’Express