La presse papier joue un rôle clé dans le quotidien d’une société démocratique. Les journaux de la presse quotidienne régionale (PQR) constituent jusqu’à présent un moyen privilégié pour s’informer. Cependant, face à l’inexorable ascension du numérique, les journaux régionaux et départementaux perdent de leur intérêt. Pour conserver sa pertinence, la presse papier régionale doit opérer une mutation radicale et adapter son modèle économique au contexte actuel.
Depuis l’avènement d’Internet et de la presse en ligne, beaucoup sont passés de la lecture quotidienne des journaux papier à la consultation des gros titres en ligne. Pour autant, la presse papier est loin d’être devenue obsolète. Les journaux régionaux continuent d’attirer près de 43 millions de lecteurs mensuels dans toute la France. Néanmoins, leurs ventes sont en chute libre depuis plus d’une décennie. La transformation et l’actualisation du secteur sont ainsi requises. Décryptage.
La crise de la presse papier dans la société numérique
Ces dernières années ont vu les canaux de diffusion d’informations se multiplier en masse en raison de la digitalisation de la société. L’époque du monopole des journaux papier régionaux semble bel et bien révolue. Il est désormais question d’écouter la presse via des podcasts ou de consulter les revues de presse directement sur le site web du média. Cette transformation a immanquablement mis à mal la performance de la presse quotidienne régionale (PQR). Dans un rapport sénatorial publié en juillet 2022, rendant compte de l’état de la presse régionale dans le pays, le déclin des journaux papier est mis en évidence. Voilà près d’une décennie que la PQR fait face à une crise continue, marquée notamment par une baisse drastique de 37% de la diffusion des journaux papier.
Les principaux facteurs qui ont fait reculer la PQR
La presse régionale a commencé à vaciller au début des années 2010, tandis que le numérique accaparait progressivement le secteur des médias. Petit à petit, le nombre de lecteurs de la PQR a décru, impactant négativement la base même de son modèle économique : la vente des journaux. Comme la plupart des lecteurs préféraient désormais se tourner vers la presse numérique, les canaux de vente traditionnels de la PQR qui représentent 68% de leur chiffre d’affaires ont faibli. Parallèlement, au revers de la médaille, les coûts de production et d’impression des journaux régionaux au format papier ont commencé à augmenter rapidement. Pour ne rien arranger, la récente pénurie de papier, accompagnée d’une hausse explosive de son prix, complique davantage la situation de la PQR.
Une transformation nécessaire pour s’adapter au contexte
Malgré ses hauts et ses bas, la presse locale continue d’être massivement lue par la population. Elle ne peut cependant ignorer la position délicate dans laquelle elle se trouve et se doit, par conséquent, d’innover pour s’adapter. Il n’est pas question de passer de la production de journaux papier à une presse exclusivement numérique. En effet, la lecture papier et ses bienfaits restent appréciés par une grande partie de la population malgré l’essor du numérique. Toutefois, la PQR doit renforcer sa présence sur Internet et investir dans sa transition digitale pour mieux répondre aux nouveaux besoins de ses lecteurs.