L'addiction aux jeux vidéo est-elle une maladie ? La pratique excessive de cette activité est désormais considérée par l’OMS comme une pathologie. L’organisme envisage ainsi d’intégrer le “gaming disorder” dans sa nouvelle classification internationale des maladies qui sera publiée en juin 2018. Comment détecter et gérer cette addiction ?
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la pratique excessive de jeux vidéo favorise l’apparition de troubles comportementaux. Cette addiction peut notamment endommager les liens familiaux et sociaux de la personne affectée. Les professionnels de la santé se basent en général sur trois critères pour distinguer la pathologie d’une simple lubie.
Symptômes de l’addiction
L’Organisation mondiale de la santé s’est basée sur les critères de Goodman pour définir l’addiction aux jeux vidéo. Le joueur sera considéré comme addict dès qu’il présente trois symptômes précis, au moins durant une année. Il ne parvient pas à contrôler son rapport au jeu, surtout en termes de fréquence et de durée. De plus, il donne la priorité à son monde virtuel et se désintéresse de toutes les autres activités du quotidien. Enfin, il s’accroche à l’objet de son addiction en dépit des effets négatifs sur sa vie familiale et sociale.
La rupture des liens sociaux est l’élément déterminant dans l’identification du trouble chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes. Par ailleurs, lorsque le sujet est confronté à un sevrage, il a en général des réactions très violentes. Selon la situation, le joueur peut développer des comportements autoagressifs ou se montrer agressif envers les autres. L’OMS met également en avant les troubles alimentaires et du sommeil associés au phénomène. En somme, le “gaming disorder” réunit tous les critères permettant de détecter une toxicomanie.
Comment distinguer l’addiction de la passion ?
En raison de leur méconnaissance de cette culture, les parents ont tendance à confondre la passion et l’addiction aux jeux vidéo. Dans un sens, les “hardcore gamers” peuvent être comparés aux cinéphiles. Ils entretiennent une véritable passion pour l'univers du jeu vidéo sans pour autant être des addicts. Certains envisagent même un avenir professionnel dans le milieu, en tant que pro-gamers ou développeurs. Avec le soutien de l’entourage, cette activité peut dans ce cas devenir productive et déboucher sur une carrière épanouissante.
Avant de se prononcer, les proches du sujet doivent observer attentivement sa relation avec le jeu et rechercher les symptômes caractéristiques d’une véritable dépendance. En effet, le premier réflexe d’un joueur sera de revendiquer cette pratique si son environnement familial ou amical l’envisage comme nocive. Cette réaction conduit généralement à un évitement des autres et un phénomène de réclusion sociale. Son entourage l’aura ainsi entrainé vers le point de non-retour de l’addiction.