En France, les industriels dominent le secteur agroalimentaire à tel point que 75% du marché est accaparé par 5 groupes. Cependant, une nouvelle ère émerge aujourd’hui : l’agro-communautaire. Elle se traduit notamment par la popularisation des jardins partagés et du petit potager.
D’après Myriam Bouré, cofondatrice d’Open Food Network, l’agro-communautaire constitue une troisième révolution alimentaire. Sa particularité tient à sa distribution en circuit court et au développement de micro unités de production.
Une industrialisation dévastatrice
Pour les défenseurs de l’agro-communautaire, l’industrialisation de l’agriculture aurait de nombreux effets négatifs. D’après les derniers chiffres, un tiers de la nourriture produite serait jetée alors que 842 millions de personnes seraient sous-alimentées. En outre, près de 75% des espèces cultivées auraient disparu en raison de la pratique de la monoculture qui appauvrit le sol et nécessite l’utilisation d’une grande quantité de pesticides et d’engrais. Parallèlement, la qualité de la nourriture produite aurait fortement baissé à tel point qu’il faudrait manger 100 pommes de 2016 pour égaler la qualité nutritive d’une pomme produite en 1950. En outre, le nombre d’exploitations agricoles en France serait passé de 1,6 million à 490 000 en 40 ans.
Une révolution en marche
Dans le souci de reprendre le contrôle et d’améliorer le sort de la planète, les partisans de l’agro-communautaire préconisent une relocalisation de la production. Cultiver son jardin et faire ses courses auprès des producteurs locaux permettraient de réduire l’impact carbone du transport et celui des emballages sur l’environnement. Ces pratiques sont aussi un soutien pour l’économie locale. Pour l’association Fermes d’Avenir, la solution serait de développer des micro-fermes pour une production raisonnée. Elle projette de créer 200 000 micro-fermes d’un hectare dans l’Hexagone. Des réseaux d’entraide entre paysans se mettent également en place afin d’optimiser la diffusion des connaissances.