Subir trop de pression au travail, au point de ne plus le supporter, peut amener le travailleur à l’épuisement professionnel. Ce syndrome très fréquent porte un nom : “le burn-out”. Si cet état devrait être reconnu comme une maladie, l’OMS n’est pas de cet avis et ne le considère toujours pas comme tel.
Ce n’est pourtant pas ce que l’agence spécialisée de l’ONU avait laissé sous-entendre moins de 24h auparavant. En effet, le 27 mai, l’OMS annonçait le burn-out comme une nouvelle maladie dans sa classification mondiale. Le lendemain, une petite précision de l’organisme part est venue tout chambouler.
Maladie ou pas maladie
Le jour où le “burn-out” a été intégré par l’OMS dans sa nouvelle classification internationale des maladies appelée CIP-11, le fameux syndrome de l’épuisement lié au travail avait trouvé sa juste place. Pourtant, pas plus tard que le lendemain de l’annonce, un porte-parole de l’organisation a apporté une petite correction à l’adresse des médias. Selon ce dernier, le “burn-out” faisait déjà partie de la précédente classification, dans la mention “Facteurs influençant l’état de santé”. Ainsi, il ne s’agit pas d’une maladie, mais d’une cause pouvant en entraîner une, nuance ! La note du porte-parole précise que “l’implication dans ce chapitre signifie que le burn-out n’est pas conceptualisé comme une condition médicale, mais plutôt comme un phénomène lié au travail”. Au final, rien n’a changé. De même, l’addiction aux jeux vidéo est-elle une maladie ? L’OMS s’est également prononcée.
Un changement subtil
Si la classification du “burn-out” n’a finalement pas changé, contrairement à ce que son appartenance à la classification CIP-11 avait laissé sous-entendre le temps de quelques heures, sa définition, elle, a subi une modification “à la lumière des recherches actuelles”, précise le porte-parole. Un changement qui limite le “burn-out” au domaine du travail, et rien d’autre. Ainsi, la nouvelle classification le décrit comme “un syndrome (…) résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès”. Une définition fidèle au phénomène, mais qui précise le burn-out “fait spécifiquement référence à des phénomènes relatifs au contexte professionnel”. Son utilisation comme référence pour décrire des expériences dans d’autres domaines de vie est donc proscrite par l’OMS. Qu’en est-il du “burn-out” des ados ?
Les caractéristiques du burn-out
En France, le burn-out touche un salarié sur trois au cours de sa carrière, d’où l’importance du bien-être des salariés en entreprise. Le registre de l’OMS n’a pas manqué d’en définir les caractéristiques. Ledit syndrome lié au travail est caractérisé par trois éléments : un sentiment d’épuisement, accompagné d’un cynisme ou de sentiments négativistes qui aboutissent immanquablement à la réduction de l’efficacité professionnelle. La nouvelle classification des maladies CIP-11, dressée par l’OMS sur des conclusions d’experts de la santé, a été adoptée officiellement par les États membres lors de la 72e assemblée récemment tenue à Genève. Son entrée en vigueur est prévue le 1er janvier 2022. Pour rappel, la classification de l’OMS fixe un langage international commun pour tous les médecins du monde.