Une avancée majeure a récemment été réalisée dans le domaine médical français, de quoi faire la fierté de la Nation. Une greffe d’utérus a été effectuée pour la première fois à l’hôpital Foch de Suresnes sur une patiente de 34 ans.
La greffe d’utérus est déjà pratiquée dans d’autres pays. Désormais, la France peut également se vanter d’avoir sauté le pas. Le 31 mars dernier, une opération de greffe d’utérus a été réalisée avec succès. Zoom sur cette intervention incroyable.
Une belle histoire
Pour la première fois en France, une femme infertile de 34 ans a bénéficié d’une greffe d’utérus à l’hôpital Foch de Suresnes grâce à un don de sa mère. L’identité des deux femmes n’a bien évidemment pas été révélée. L’équipe du professeur Jean-Marc Ayoubi, chef du service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction de l’hôpital Foch, a eu le privilège d’effectuer l’intervention. Pour rappel, la première naissance à la suite d’une greffe d’utérus au eu lieu en Suède en 2014. La donneuse avait 61 ans. Au Brésil, une greffe d’utérus de donneuse décédée a permis à une femme née sans cet organe de donner naissance à son enfant. En raison de ce succès, l’équipe du professeur Ayoubi a reçu l’autorisation de réaliser des essais cliniques pour dix greffes avec des donneuses vivantes apparentées. S’il est difficile de trouver des greffes, tous les Français sont donneurs d’organe par défaut depuis 2017.
Comment se passe la greffe d’utérus ?
Cette transplantation est destinée aux femmes qui sont nées sans utérus ou auxquelles il a fallu le retirer. Cette intervention est une alternative à la gestation pour autre (GPA) qui est interdite en France. Le traitement immunosuppresseur qui est un antirejet est plus supportable que pour d’autres transplantations d’organe. Le professeur Ayoubi tient à rappeler qu’il s’agit d’une greffe provisoire pour avoir un enfant. La durée de l’opération est d’environ 14 h, car deux interventions doivent être réalisées successivement. Le prélèvement de l’organe est le plus long. En effet, pour que l’utérus soit utilisable, il doit être prélevé méticuleusement. La chirurgie robotique accorde une meilleure vision en 3D pour faciliter la dissection des vaisseaux très fins. Toutefois, la greffe est réalisée de manière classique. Reste à savoir si cette intervention chirurgicale peut constituer une solution au cancer du col de l’utérus.
Un avenir prometteur
Les femmes qui souffrent du syndrome de Rokitansky ou du syndrome MKRH, donc nées sans utérus, peuvent reprendre espoir. Cette pathologie est une forme irréversible de l’infertilité. Cette condition touche une femme sur 4 500 à la naissance, mais grâce à la greffe d’utérus, elles pourront avoir un enfant sans forcément passer par l’adoption. De plus, l’intervention ne présente aucun risque. Le 31 mars, le chirurgien avait déclaré que les deux femmes allaient bien. Grâce à la chirurgie robotique, le temps d’intervention a été nettement réduit, ce qui évite du stress supplémentaire autant pour les femmes à opérer que pour leur famille. Par ailleurs, il serait bientôt possible de réaliser des greffes d’organes sans donneurs avec l’impression 3D.