La nouvelle année s’accompagne de nouvelles réformes. Aux dernières nouvelles, la Commission européenne a décidé de s’attaquer au problème de l’important taux de mortalité routière sur son territoire. Dans l’optique de prévenir toutes formes d’accident, une nouvelle réglementation concernant la sécurité routière a été adoptée le 17 novembre dernier. Celle-ci impose d’équiper obligatoirement tous les nouveaux véhicules européens d’un “super limiteur de vitesse”, et ce, dès le 1er juillet 2022.
Les panneaux de limitation de vitesse visent à empêcher les accidents sur des routes propices aux excès de vitesse. Cependant, ces signalisations sont rarement respectées, d’où la décision de la Commission européenne d’intégrer un dispositif d’adaptation intelligente de la vitesse à toutes les voitures commercialisées sur le marché. L’annonce a suscité un vif débat du côté du public. Décryptage.
Prévenir le conducteur et brider la vitesse d’accélération
En août dernier, la municipalité de Paris a mis en place une limitation de vitesse à 30 km/h dans toute la capitale. À son niveau, l’Union européenne choisit une approche différente. Elle prévoit notamment, et ce, à compter du 1er juillet 2022, d’obliger les acteurs européens du marché de l’auto à équiper leurs modèles d’un dispositif AIV (Adaptation Intelligente de la Vitesse). Concrètement, il s’agit d’une technologie de limitation intelligente de vitesse qui, par le biais d’une caméra située à l’avant du véhicule, identifie le seuil de vitesse autorisée sur une route et réagit en conséquence. À l’approche d’un panneau de limitation, le dispositif avertit le conducteur en émettant un signal sonore et visuel, si ce dernier s’avère rouler trop vite. Sans réaction de sa part, l’AIV va, d’elle-même, prendre l’initiative de réduire l’accélération du véhicule en augmentant la résistance de la pédale.
Renforcer la sécurité routière dans toute l’Europe
À travers la généralisation de son nouveau super-limiteur de vitesse intelligent, la Commission européenne espère réduire de manière conséquente le taux de mortalité routière sur le territoire. La mise en place de l’AIV, qui intervient automatiquement sur la conduite du véhicule, en la décélérant en cas d’excès, n’est d’ailleurs pas sans rappeler l’introduction du dispositif EAD ou éthylotest anti-démarrage. L’objectif visé demeure sensiblement le même, renforcer la sécurité routière en diminuant les risques d’accident. En rendant le dispositif de l’AIV obligatoire, l’UE espère même atteindre un taux de mortalité zéro d’ici 2050. Ambition réaliste ou utopique ? Seul l’avenir le dira.
Une décision qui suscite le scepticisme des conducteurs
Malgré la juste cause que sert le dispositif d’AIV, certains conducteurs se montrent sceptiques. Le fait que le système puisse durcir la pédale d’accélération pour contraindre le conducteur à décélérer en cas de nécessité est perçu par beaucoup comme une manière de supplanter leur contrôle sur le véhicule. D’autres remettent en question la qualité du dispositif et craignent qu’il ne soit responsable de freinages brutaux. À cela, il a été précisé que le super-limiteur peut être désactivé en cas de besoin, quoiqu’il soit enclenché par défaut à chaque démarrage. Par ailleurs, avec le dispositif d’AIV, l’utilisation des radars privés perd de sa pertinence.